31 déc. 2020
Pourquoi s’embrasse-t-on sous le gui au nouvel an ?
D’où vient cette tradition qui veut que s’embrasser sous le gui porte bonheur pour la nouvelle année ?
La tradition veut que s’embrasser sous le gui porte bonheur pour la nouvelle année. D’où vient cette habitude et pourquoi le gui, cette plante hémiparasite, jouit-elle d’une si bonne réputation ?
Une boule de gui contre le mauvais sort
C’est à nos ancêtres les Celtes que le gui doit sa bonne réputation et c’est plus ou moins par erreur qu’on leur attribue cette tradition qui consiste à s’embrasser sous une boule de gui. En effet, le gui étant une plante rare, qui pousse au gré des plantations capricieuses de certains oiseaux, il est impossible de prévoir où elle se développera ou de la cultiver. Or, elle est une des rares, sinon la seule, qui fleurisse en cette saison, au solstice d’hiver. Symbole du renouveau, elle symbolise aussi la bonne santé et la chance. Les druides cueillaient le gui avec d’infinies précautions, celui-ci étant paré de bien des vertus médicinales.
Le baiser sous le gui à l’an neuf puise donc aux plus anciennes sources druidiques. Il y a toutefois un contresens dans l’expression aujourd’hui commune.
La tradition du gui de la Saint Sylvestre vient d’une erreur de traduction
L’expression celtique à laquelle nous attribuons cette tradition du gui du nouvel an repose toutefois sur une erreur de traduction. Les Gaulois disaient en effet “o ghel an heu”, ce qui signifie “que le blé germe”, et qui nous est parvenu sous la forme “au gui l’an neuf''.
C’est donc plus tard, au XVIIIe siècle, que les Anglais ont importé chez nous cette coutume de s’embrasser sous une boule de gui le 31 décembre à minuit, afin de se placer sous de bons auspices et que l’année soit propice.
La coutume ayant encore évolué, il se dit en certains endroits que l’on doit embrasser la personne que l’on aime sous la boule de gui à minuit, sans quoi l’année qui vient nous serait mauvaise.
Mais d’autres encore suspendent une boule de gui à l’entrée de leur demeure, invitant ainsi leurs convives à passer dessous comme sous un portique vertueux et bienheureux. Cette tradition tient aujourd’hui davantage du folklore que de la véritable croyance, il est néanmoins amusant de constater que le gui, ce parasite des arbres, a ainsi acquis ses lettres de noblesse.
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Le gui, une plante hémiparasite des arbres
Le gui est-il ou non dangereux pour les arbres ? Cette plante parasite vit aux dépens de l’arbre qui l’héberge. Ses graines sont dispersées par les oiseaux à travers leurs fientes. Comme il lui faut une certaine chaleur et une certaine lumière pour se développer, on trouve généralement des branches de gui à la cime des arbres.
Le gui des feuillus se rencontre principalement sur les pommiers et les peupliers. Le gui du sapin pousse sur le sapin blanc (Abies alba), ainsi que sur d’autres espèces de sapins introduites sous nos latitudes. Enfin, le gui du pin se développe sur diverses espèces de pins et plus rarement sur l’épicéa commun.
Le gui est une plante hémiparasite en ce qu’elle synthétise elle-même la chlorophylle grâce à ses feuilles, mais prélève de la sève brute à l’arbre auquel elle est attachée. Elle peut ainsi affaiblir les arbres mais est rarement responsable de leur mort. Le gui peut être gênant dans le cas d’arbres fruitiers destinés à la production de fruits, en amoindrissant la rentabilité. Il peut également dévaluer une bille de bois, mais il se loge généralement sur des sujets déjà affaiblis : soit malades, soit vieux, soit un peu déplumés qui laissent ainsi passer assez de lumière entre leurs branches pour que la graine de gui se développe. Il croît donc souvent sur les arbres à la suite de sécheresses ou d’attaques d’insectes.
Une forêt bien exploitée et entretenue a par conséquent beaucoup moins de chance de subir les attaques de la plante hémiparasite, et lorsque les essences d’arbres sont mélangées, la résilience est telle qu’elle occasionne peu de dégâts.
Nous pouvons donc continuer de nous embrasser sous le gui !