30 mars 2020
Portrait de Théo, cofondateur d’EcoTree
Sensible au développement durable, Théo a cofondé EcoTree pour replanter et entretenir les forêts.
Avec son quart de sang danois, Théo était prédisposé à se tourner vers les pays du Nord et à adopter leur sens de la conscience écologique. Intuitif, il a eu le sentiment qu’il y avait quelque chose à faire avec les forêts et le développement durable dès la fin de ses études. Après quelques années de réflexion est né le projet EcoTree, dont il nous raconte la naissance.
Aux origines d’EcoTree
“Avant de lancer EcoTree avec quatre amis d’enfance, je travaillais dans l’intelligence économique et le lobbying. Je défendais les intérêts d’entreprises privées face aux pouvoirs publics, dans plusieurs pays d’Europe de l’Est et du Sud, au Brésil et au Mexique.”
Ce métier, il l’exerce pendant huit ans, ce qui lui permet de rencontrer beaucoup de monde et de maîtriser les arcanes des enjeux politiques et des questions réglementaires. Ayant exercé dans deux grands cabinets, il finit par se mettre à son compte pour avoir les coudées plus franches.
Côté études, Théo obtient un master 2 de droit public européen avant de poursuivre sur un MBA. “C’est lorsque j’ai terminé mes études que j’ai eu l’intuition qu’il y avait quelque chose à faire avec les forêts et le développement durable. Avec un ami de Sciences Po, nous avons commencé à plancher sur un business plan, mais il s’est tourné vers la banque et moi vers le lobbying, à la suite d’un concours de circonstances. J’avais tout de même envoyé le business plan à mon frère Erwan pour avoir son avis.” Erwan travaille dans la finance, et tout de suite, il se dit qu’il y a là une idée à creuser. “Pourtant, nous étions encore loin de ce que serait finalement EcoTree”, poursuit Théo.
S’occuper des arbres
Pourquoi avoir pensé aux arbres ? “Parce que je sentais qu’il y avait là une carte à jouer, notamment en lien avec l’entretien des forêts, le développement durable, et dans le cadre d’un projet participatif”. Finalement, le projet reste dans les cartons et c’est Erwan qui continue de s’y accrocher. “Pendant huit ans, mon frère est revenu à la charge régulièrement, me disant qu’il y avait quelque chose à faire avec ça, et qu’il fallait que nous allions plus loin. Mais j’étais parti sur d’autres projets et le travail que j’avais me satisfaisait.”
Un jour, pourtant, Erwan appelle son frère pour lui dire qu’il va transformer l’idée en quelque chose de concret. Il a commencé à travailler dessus avec Baudouin et propose à Théo, quelque temps plus tard, de les rejoindre. “Ma première réaction, dit Théo, a été de refuser. Je ne pensais pas que ce serait une bonne chose de me mettre en affaire avec mon frère et mon meilleur ami.”
Erwan et Baudouin, sont donc lancés. Ils ont déjà acquis un hectare de forêt et créé un site internet. Lors d’un séminaire qu’ils organisent un samedi matin, ils proposent à Théo de venir. “Je me souviens y être allé un peu en traînant les pieds, et finalement cela m’a passionné. J’ai donc décidé de les aider un peu, notamment dans les domaines que je maîtrisais, les relations presse, le network, l’influence.”
Le projet EcoTree se développe
Entretemps, les deux compères ont nettement amélioré et modifié l’idée d’origine qui était de faire de la plantation d’arbres participative. Ils ont étayé le concept, y ajoutant notamment l’entretien des forêts, et la question du retour sur investissement.
C’est un passage dans l’émission d’Anicet Mbida sur Europe 1 qui a été le vrai tournant. Le site internet a immédiatement pris de la valeur, les gens ont commencé à montrer de l’intérêt pour ce concept, à poser des questions et forcé les trois amis à pousser plus loin leur réflexion.
“C’est à ce moment qu’on s’est dit, ça prend, on y va vraiment !”, se souvient Théo.
Assez rapidement, il abandonne toutes ses activités annexes pour se lancer totalement dans l’aventure EcoTree. “Je n’avais aucune expérience en management, mais il a été décidé que je serais le directeur général de l’entreprise dont l’effectif était encore assez réduit. Nous nous sommes donc vraiment mis au boulot, nous avons commencé à toucher un peu plus de monde, à obtenir des articles de presse, des passages dans les médias, puis à gagner des concours.”
Feu vert de l’AMF
Mais le dossier qui leur réclame le plus gros travail est celui réalisé auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Du jour au lendemain, on les informe qu’ils doivent être enregistrés auprès de l’AMF pour avoir le droit d’exercer une activité d’intermédiaire en biens divers. Théo s’en charge, parce que c’est un dossier qui demande une expertise dans les affaires publiques et légales.
“Lorsque nous avons obtenu l’autorisation de l’AMF, nous avons gravi une marche. Nous avions un véritable statut juridique. Rien ne nous empêchait plus d’exercer notre activité, et c’était un élément de réassurance pour les clients. Nous avons travaillé huit mois pour obtenir ce sésame.”
A partir de là, la petite troupe se sent pleinement légitime et décide de mettre les bouchées doubles. Elle refait entièrement son site internet et se professionnalise. Elle reprend tout son modèle économique et financier pour que tout soit extrêmement carré. EcoTree recrute de plus en plus de collaborateurs.
EcoTree se tourne vers l’international
En 2019, Théo s’installe à Copenhaguepour des raisons familiales, et décide d’exporter EcoTree dans les pays du Nord et de la Scandinavie. Cela parce qu’il sait que les populations de ces pays sont très sensibles au développement durable et parce que c’est là qu’est née entre eux l’idée de ce qu’est aujourd’hui EcoTree. Avec Thomas, qu’il connaît déjà et qui revient de Suisse où il a dirigé une startup pendant trois ans, il développe la branche internationale d’EcoTree.
“Après cinq ans d’existence, nous sommes presque quarante à travailler pour EcoTree et nous avons lancé le développement à l’étranger. C’est une fierté et un aboutissement.”