24 avr. 2024
Plantations dans la forêt du Syndicat
C’est à la suite d’une coupe rase effectuée par l’ancien propriétaire que nous avons décidé de replanter des essences diversifiées.
Entre un épisode de neige et une pluie de grêle, nous sommes parvenus à mener à bien les plantations nécessaires dans la forêt du Syndicat, située à quelque 800 mètres d’altitude, dans les Vosges, non loin de Remiremont. Mi avril 2024, environ 3 hectares de coupe rase ont ainsi été reboisés et protégés des attaques du gibier.
Préparations des sols impossible au Syndicat
Notre forestier Arnaud De Grave a un talent inouï pour dénicher les bons plans, si bien qu’après la préparation sportive des sols de la forêt d’Ajoux, il lui a fallu s’occuper de celle de la forêt du Syndicat. Las, cette fois, on lui a signifié que les machines ne passeraient pas et que cela coûterait trop cher d’essayer d’y préparer les sols en vue des plantations.
La préparation des sols consiste généralement en une mise en andain des rémanents de coupe, un arrachage et un broyage de la végétation adventice (ronces, fougères, genêts…) puis un ameublissement léger de la terre, afin que les jeunes plants puissent être facilement mis en terre par les planteurs, sans travail épuisant pour eux tout en favorisant la reprise des arbres.
Heureusement, puisque notre gestionnaire forestier a plus d’un tour dans son sac et que son cerveau ne manque pas d’oxygène, il a trouvé une équipe de planteurs aguerris, prêts à se frotter à un terrain difficile.
On notera au passage que la raison d’être d’EcoTree est précisément de s’occuper de ce qui ne préoccupe pas d’autres entreprises de gestion forestière, à savoir les terrains difficiles, les situations apparemment inextricables, les forêts très largement endommagées. Le projet rocambolesque conduit par Arnaud De Grave s’inscrit ainsi pleinement dans notre mission.
Quelles sont les essences de plantation au Syndicat ?
La petite forêt du Syndicat, que nous avons acquise en 2022, fait un peu moins de 6 hectares de superficie. Elle n’était plantée que de résineux et un peu plus de 3 hectares d’épicéas y ont été rasés par son ancien propriétaire suite à une attaque meurtrière de scolytes typographes. Sur le versant sud, de l’autre côté d’un petit cours d’eau, une parcelle de sapins et d’épicéas demeure en bonne santé.
Notre gestionnaire forestier a décidé de conserver la régénération naturelle d’épicéas et de sapins, de hêtres et de chênes et de lui adjoindre deux essences principales, du chêne rouvre et du pin laricio mélangées à du noisetier de Byzance. Il a fait le pari que ces essences d’arbres, adaptées au sol, le seraient aussi aux conditions climatiques plus chaudes et plus sèches, dans les années à venir.
C’est pourquoi il a privilégié deux essences objectif (chêne et pin laricio) qui mettront peut-être un peu de temps à s’implanter tant que les conditions froides et pluvieuses persisteront mais qui devraient être parfaitement adaptées aux prévisions météorologiques des décennies à venir. Pari audacieux, certes, mais étant donné la vitesse du changement climatique, il faut tenter des expériences.
Comment ont été faites les plantations ?
Entre le 8 et le 14 avril 2024, une équipe de planteurs professionnels (un Québécois, un Anglais et un Allemand) entraînée par Cyr Barrois, de la société La Pelle de la forêt, s’est attelée à planter plus de 5000 arbres.
Dans la pente, en amont du ruisseau, des lignes de chênes sessiles et de noisetiers de Byzance (plantations en bouquet), dans la partie plus haute donc plus sèche des lignes de pins laricci et de noisetiers de Byzance. Les plantations ont demandé aux ouvriers bien plus de temps qu’à l’ordinaire étant donné que le sol n’avait pas été travaillé et qu’il leur fallait attaquer la semelle d’herbes avant de pouvoir atteindre la terre.
Lorsque les plantations ont été accomplies, nous avons planté un piquet à côté de chacun des arbres, excepté les pins qui avaient été enduits de Trico, afin de pouvoir protéger les jeunes plants individuellement des abroutissements du gibier qui pullule dans la région. Nous n’avions pas fini de les protéger que la grêle tombait. Les arbres ont été arrosés, ils vont maintenant avoir besoin de soleil.