14 sept. 2021

Comment nos écologues font-ils l’inventaire de la biodiversité ?

Faire l’inventaire de la biodiversité pour un écologue revient à comptabiliser les espèces de plantes et d’animaux présents sur un site, afin de les protéger.

Suzanne Sinniger
Suzanne SinnigerChargée de communication
Comment nos écologues font-ils l’inventaire de la biodiversité ?
Charly Robinet réalisant l'inventaire de la biodiversité dans la forêt de Ploërdut

Nous sommes forestiers, certes, mais menons aussi des projets de réhabilitation ou de préservation de la biodiversité. Parce que tout est lié dans la vie, et que, pour des forêts en bon état, il faut une nature qui le soit dans son entièreté. C’est ainsi que nous travaillons avec des ingénieurs écologues, que nous chargeons d’inventorier la biodiversité présente sur un lieu donné. Généralement, deux ou trois ans plus tard, le même écologue revient sur les lieux pour dresser un nouvel inventaire faunistique et floristique. C’est ainsi que nous pouvons mesurer l’efficacité des projets mis en place dans le cadre d’une restauration écologique.

Qu’est-ce qu’un inventaire de la biodiversité ?

Faire l’inventaire de la biodiversité présente, en quoi cela consiste-t-il ? C’est, nous dit l’écologue Charly Robinet, inventorier la faune, la flore et les habitats sur un lieu donné, en y recherchant particulièrement les espèces patrimoniales. Celles-ci représentent l'ensemble des espèces protégées, des espèces menacées (qui sont par exemple sur la liste rouge de l’UICN) et des espèces rares, ainsi que des espèces ayant un intérêt scientifique ou symbolique.
Le statut d'espèce patrimoniale n'est toutefois pas un statut légal. Ce sont les scientifiques et les conservateurs qui estiment ces espèces importantes d'un point de vue patrimonial, pour des raisons écologiques, scientifiques ou culturelles. Cela, pour mettre en place, par la suite, des mesures de restauration et de conservation appropriées sur le long terme. 
Ainsi, un inventaire de biodiversité peut se faire sur une lande ou une prairie particulière, dans un endroit à restaurer, là où l’on souhaite établir une mare forestière, ou dans des espaces particuliers tels que ripisylve, marais, tourbière...

Qu’est-ce qu’un ingénieur écologue ?

L’ingénieur écologue est diplômé d’un master. Il mène des études sur le terrain afin de bien connaître les espèces faunistiques et floristiques d’un lieu donné. Dans un deuxième temps, il propose des mesures qui doivent aider à protéger la biodiversité présente ou à la réimplanter, dans le cas de milieux pauvres ou qui ont été abîmés. 
Il existe plusieurs spécialités chez les ingénieurs écologues, qui sont plus versés dans l’étude de la faune pour certains, de la flore pour d’autres. 
De plus en plus de collectivités territoriales, mais aussi d’associations et de sociétés privées font appel à l’expertise des ingénieurs écologues afin de connaître la biodiversité présente dans leurs espaces naturels, et de la valoriser. 
Cela permet à la fois de mettre en garde sur la disparition des habitats, de la faune et de la flore, mais aussi, dans d’autres cas, de se rendre compte que la biodiversité est plus riche qu’on soupçonnait, même dans des zones urbaines. 
En France métropolitaine, 6000 espèces de plantes sont présentes. Au total, environ 10% des espèces mondiales sont présentes en France (métropole et outre-mer). Ainsi, l’ingénieur écologue, qui a pour ambition de connaître toutes les espèces, n’a de cesse que d’apprendre, d’observer et de découvrir. 

Qu’étudient les écologues dans les forêts d’EcoTree ?

Nous avons passé commande de plusieurs inventaires dans nos forêts, notamment afin d’étudier la possibilité d’ouvrir certains milieux pour y créer des mares forestières, réhabiliter des ripisylves ou protéger des landes et prairies oligotrophes. 
A la Trinité-Langonnet, c’est l’écologue et biologiste Aline Bifolchi qui s’en est chargée, mettant en valeur quelques espèces rares comme le Damier de la Succise, un papillon très sensible à la qualité de son habitat qu’il est impérieux de protéger, estime-t-elle, car sa disparition est très rapide. 
A Ploërdut et Langoëlan, c’est l’écologue Quentin Crapet qui s’est chargé de réaliser l’inventaire faunistique et floristique de quatre zones humides, dont le rôle est primordial puisqu’elles sont un espace de transition à l’interface des milieux aquatiques et terrestres. Il a ainsi comptabilisé les amphibiens, notamment les Anoures chanteurs, qui sont des grenouilles et crapauds sans queue. Ceux-ci chantant lors de la période de reproduction et leurs chants différant suivant leur espèce, il est plus facile de les identifier à cette période, certains chants pouvant être entendus à quelque 100 mètres de distance. 
Pour identifier les amphibiens, il est également possible de procéder de nuit en parcourant les sites de reproduction avec une lampe torche et même une épuisette pour les observer de près. L’écologue s’intéresse ensuite aux lieux de pontes et de développement des larves, afin d’observer si la pérennité sera assurée. 
Pour les oiseaux, chauves-souris, rongeurs et mammifères, les méthodes d’observation et de relevé de traces sont encore différentes. Ainsi chaque écologue dispose d’une vaste connaissance du patrimoine floristique et faunistique qu’il confronte à la réalité du terrain. Les relevés permettent d’améliorer la connaissance que nous avons des forêts et des aires de biodiversité dont nous avons fait l’acquisition. La rédaction des rapports par les ingénieurs écologues permet de savoir précisément d’où nous partons, pour ce qui est de la richesse de la biodiversité, et de savoir où nous allons. Les inventaires sont généralement de nouveau réalisés deux à trois ans après la mise en place des premières mesures. C’est grâce à eux que nos projets d’aménagements de zones de développement de la biodiversité sont possibles.
 

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