10 juin 2019

Forêts de France : contenons l’ensauvagement !

Attention, toutes les forêts n’ont pas les mêmes fonctions, et laisser le territoire se réensauvager ne nous promet par que de belles choses !

Vianney de la Brosse
Vianney de la BrosseGestionnaire Forestier
Forêts de France : contenons l’ensauvagement !

Que les forêts poussent, tant mieux ! Nous sommes les premiers à nous en réjouir. Mais attention, toutes les forêts n’ont pas les mêmes fonctions, et laisser le territoire se réensauvager ne nous promet par que de belles choses. Et si nous favorisions les plantations ?

La surface forestière ne fait que s'étendre en France

La surface de la forêt française a doublé depuis le milieu du XIXe siècle, qui s’en plaindrait ? Il fut un temps où les bois étaient maltraités et surexploités. C’était le plein essor industriel. Aujourd’hui, nous sommes dans une tendance inverse, la forêt française est sous-exploitée, et cela n’est pas sans poser bien des problèmes.

Le reboisement naturel est en plein essor

Le reboisement naturel de la France ne cesse de croître et, contrairement à certaines idées reçues, ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle. Aujourd’hui, la forêt française couvre 16,9 millions d’hectares contre 14,1 en 1985. Près d’un tiers du pays est couvert de forêts. Et il s’agit bien davantage d’un manque de gestion que d’un plan concerté. Gare à ne pas nous laisser déborder ! Car si le reboisement naturel s’étend chaque année un peu plus, il est en premier lieu dû au morcellement des parcelles au cours des héritages. Résultat, les parcelles forestières de quelques hectares sont légion, et peu entretenues. Beaucoup d’héritiers ne savent même pas qu’ils possèdent des bois.

L’exode rural est la deuxième explication du reboisement naturel. En vingt ans, le nombre d’agriculteurs a été divisé par deux, aussi les terres les moins facilement exploitables ont-elles été laissées à l’abandon. Les arbres s’en sont emparés. C’est le cas dans un grand quart sud-est de la France où d’immenses étendues boisées brûlent tous les étés. Ce n’est pas vraiment le destin que l’on souhaite à une forêt.

Enfin, la suppression du Fonds national forestier (FFN) en 2000 « a stoppé l’élan du renouvellement forestier », comme l’explique David Caillouel, président du Syndicat des exploitants de la filière bois (SEFB), dans le Figaro.

Les plantations d'arbres en baisse

Le président de Fransylva, Antoine d’Amécourt, estime, lui, que depuis 2000 « le nombre de plants forestiers a été divisé par cinq toutes essences confondues, alors que les besoins en bois de toute nature n’ont jamais été aussi importants ». Chaque année, nous plantons ainsi sept fois moins d’arbres qu’en Allemagne ou en Suède. Or, une forêt jeune et entretenue absorbe plus de CO2 qu’une forêt vieillissante qui est laissée à l’abandon.

Dans une forêt sauvage, certaines espèces se développent au détriment des autres et les risques d’incendies sont bien plus élevés. C’est ainsi que dans le Var (département le plus densément boisé de France), on en vient à mettre en place des pare-feu pour éviter la propagation des incendies. L’ONF a donc mis en place un programme de recensement national des parcelles abandonnées, l’idée étant de convaincre les propriétaires qu’ils doivent entretenir leurs bois, conformément au Code forestier ; ou les céder aux communes.

Nous nous en réjouissons, car, au risque de nous répéter, la sylviculture est une bonne chose pour les hommes et pour l’environnement. Non seulement, cela crée des emplois pérennes et qui ont du sens, mais cela favorise également le développement de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique. L’objectif n’est pas d’avoir le plus de forêts possibles, mais qu’elles soient gérées au mieux.

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