3 févr. 2020
Tout savoir sur l’olivier
Emblématique du bassin méditerranéen, l’olivier est un arbre fruitier, également très prisé comme arbre d’ornementation.
L’olivier est un bel arbre fruitier, qui a été domestiqué depuis plusieurs millénaires. Emblématique du bassin méditerranéen, il est l'un des socles de la culture gréco-latine, l'historienne Martine Chalvet considérant que la civilisation romaine s'est fondée sur la triade pain-vin-huile d'olive.
Un arbre aux 2000 variétés d'olives
Olea europaea est une variété qui a été domestiquée depuis plusieurs millénaires. Il produit plus de 2000 variétés d’olives à travers le monde, dont chaque région fait sa spécificité. Ayant d’abord colonisé les rives orientales de la Méditerranée, son aire de répartition s’est étendue et, à la faveur du changement climatique, il est de plus en plus cultivé hors de sa région d’origine.
Caractéristiques de l’olivier
De la famille des oléacées, qui compte notamment les lilas, les forsythias, les jasmins ou encore les troènes et les frênes, c’est un arbuste très rameux, au tronc noueux, au bois dur et dense, à l’écorce brune crevassée, qui peut atteindre vingt mètres de haut, dans certaines conditions, et vivre plusieurs siècles.
On dit que l’olivier ne meurt jamais de vieillesse, rejetant naturellement de souche. C’est ainsi que, coupé ou semblant mort de froid ou de maladie, il est remplacé par un autre lui-même, conservant le même génotype. Tout comme le figuier, autre arbre typique de la région méditerranéenne, il ne meurt jamais sans héritier.
Les feuilles sont opposées, ovales allongées, portées par un court pétiole, coriaces, entières, enroulées sur les bords, d'un vert foncé luisant sur la face supérieure, et d'un vert clair argenté avec une nervure médiane saillante sur la face inférieure. Son feuillage est persistant, chaque feuille vivant en moyenne trois ans, avant de jaunir et de tomber, généralement au cours de l’été.
En période de sécheresse, ses feuilles sont capables de perdre jusqu'à 60 % de leur eau, de réduire fortement la photosynthèse et de fermer les stomates qui permettent les échanges gazeux, afin de réduire les pertes d’eau par évapotranspiration. Cette protection naturelle de l’arbre lui permet de survivre au détriment de la production fructi-florale.
Usages de l’olivier
Installé aux abords de la Méditerranée orientale il y a environ 12 000 ans, à la faveur d’une modification du climat, il s’est lentement déplacé à l’ouest et au nord du bassin méditerranéen. 11 000 ans environ avant notre ère, l’olivier sauvage vivait au Sahara.
Sa domestication aurait eu lieu entre 3800 et 3000 avant Jésus-Christ dans plusieurs régions de la Méditerranée, de manière indépendante. Dès le IVe millénaire avant JC, on extrayait déjà l’huile d’olive au Liban, à Chypre et en Crète, et dès l’âge de bronze, le commerce de l’huile d'olive se faisait jusqu’en Asie mineure et en Mésopotamie.
Plus tard, les Espagnols l’introduisirent dans le Nouveau Monde, en Amérique du Sud et en Californie, si bien que c’est au XIXe siècle qu’il connut son extension maximale.
Outre l’usage de l’olive de table, verte ou noire, l’huile qui en est tirée par pression est largement consommée telle quelle, pour les sauces ou la cuisson, mais également pour la fabrication de produits cosmétiques comme le savon ou le liniment.
Aujourd’hui, le bois d’olivier n’est plus guère utilisé que dans l’artisanat. Son bois dur, jaune clair, veiné, aux fibres irrégulières est très recherché pour le tournage, l’ébénisterie et la sculpture
Dangers qui menacent l’olivier
Champignons, insectes, bactéries ou virus peuvent atteindre cet arbre. C’est aujourd’hui la bactérie Xylella fastidiosa qui menace les oliviers dans nos contrées, touchant depuis 2010 les oliviers séculaires de la région des Pouilles en Italie.
Certaines oliveraies ont ainsi perdu près de la totalité de leurs arbres, desséchés par cette bactérie que transporte la philène spumeuse. Depuis lors, elle s’est répandue en Espagne, en Corse et dans le Sud de la France, menaçant l’ensemble du pourtour méditerranéen.
On estime toutefois que seul le pourridié est une maladie réellement mortelle pour l’olivier, les conséquences de Xylella fastidiosa étaient principalement économiques.