24 févr. 2020
Réchauffement climatique : les animaux ne peuvent pas s’adapter
Le réchauffement climatique est trop rapide pour que les animaux s’y adaptent, même ceux qui seraient susceptibles de le faire, estiment les chercheurs.
Le réchauffement climatique est trop rapide pour que les animaux s’y adaptent, même ceux qui seraient le plus susceptible de le faire. C’est la conclusion tirée par une équipe internationale de chercheurs, après l’analyse de plusieurs études scientifiques portant sur l’adaptabilité des espèces.
Si les animaux sont capables de réagir aux modifications climatiques, la nature dans son ensemble étant en perpétuelle mouvement, le changement climatique est cette fois trop brutal. L’adaptabilité de la nature n’est pas aussi rapide que sont les inventions techniques et industrielles des hommes. Car la nature a son propre rythme, que l’on ne peut pas forcer. Si nous remarquons que certaines espèces d’arbres dépérissent dans certaines régions du globe, sous le coup de la hausse des températures ou d’un climat plus sec, il en est de même des espèces animales. Certaines migreront, mais la plupart seront, et sont déjà, affectées par le réchauffement climatique.
Hibernation, reproduction, migration des animaux sont chamboulées
Le changement climatique a plusieurs effets sur les animaux, dont le calendrier biologique se trouve modifié. L’entrée en hibernation est repoussée et restreinte, du fait d’hivers plus courts et moins rigoureux. Par conséquent, la période de reproduction des animaux est décalée ; de même que la migration des espèces concernées. C’est ainsi que les grues ont déjà traversé la France pour rejoindre les pays du nord, alors que l’hiver n’est pas fini.
Quant aux cigognes, elles migrent moins depuis que les conditions climatiques sont plus favorables, et certaines hirondelles suivent leur exemple.
Toutes ces modifications ont un effet sur les caractéristiques morphologiques des animaux dont le poids ou la taille se trouvent modifiés.
Des espèces animales menacées
Pour analyser la réaction au changement climatique des animaux, les chercheurs ont principalement étudié les oiseaux, parmi lesquels la mésange charbonnière. Ils ont comparé la réaction au changement climatique observée chez des oiseaux à celle attendue pour une population qui serait en mesure d'ajuster ses traits pour suivre ce changement climatique à la perfection, comme l’a expliqué Alexandre Courtiol, de l'Institut de recherche sur la faune sauvage de Berlin.
Au bout du compte, a-t-il encore démontré, même les espèces communes connues pour leur capacité d’adaptation aux changements climatiques - telles la mésange charbonnière ou la pie - le font à un rythme qui, aujourd'hui, ne garantit pas leur survie.
Et les chercheurs de craindre que les prévisions de persistance d’espèces rares ou en voie de disparition soient encore plus mauvaises.
La biodiversité en danger
Au rythme effréné auquel le climat change, nous allons faire face à de très sérieux problèmes. C’est toute la biodiversité qui est en danger, car de nombreuses espèces communes sont menacées de disparition. Dans les forêts d’EcoTree, par exemple, il s’agit tout simplement des coccinelles, dont le rôle biologique est essentiel, notamment dans la régulation d’espèces invasives comme les pucerons. Ces petites bêtes à bon dieu, qui hibernent normalement sous des feuilles d’arbres et de plantes, pourraient ne pas résister au réchauffement des températures. Que leur arrivera-t-il lorsque les trop fortes chaleurs les empêcheront d’hiberner, mais qu’elles n’auront plus de nourriture à disposition ?
Il en est de même des hérissons, dont l’espèce est menacée par des températures trop élevées qui retardent, voire annulent leur hibernation. Or, le hérisson, lui aussi, a un rôle primordial dans les écosystèmes en se nourrissant de nombreux nuisibles, larves et insectes. Vivant dans les bois feuillus, les haies et les lisières des forêts, il est une aide indispensable au forestier, c’est pourquoi nous travaillons à la réhabilitation de haies et de lisières, et sans produits phytosanitaires qui empoisonnent ces petites bêtes. Mais, contre le réchauffement climatique, EcoTree ne peut pas agir sans vous.