18 févr. 2019

Pollution lumineuse : les arbres en sont victimes

Une étude menée en Grande-Bretagne prouve que la pollution lumineuse déclenche des printemps plus précoces dans les villes.

Théophane Le Méné
Théophane Le MénéDirecteur Général
Pollution lumineuse : les arbres en sont victimes

C’est une étude menée en Grande-Bretagne par l’université d’Exeter qui le prouve : bernés par la pollution lumineuse, les photorécepteurs des arbres déclenchent des printemps plus précoces dans les villes.

La lumière affecte le débourrement des arbres

La lumière accélère le débourrement des arbres et serait responsable d’une feuillaison plus précoce d’une semaine. Les écologues se sont appuyés sur les données réunies par treize années d’observation pour en arriver à cette conclusion. Les bourgeons des hêtres, des frênes et des chênes éclatent jusqu'à sept jours et demi plus tôt, désormais. Les chercheurs ne s’attendaient pas à cela ! Le réchauffement climatique induit par l’activité humaine n’est donc pas seul coupable d’effets inattendus sur les arbres.

Quels sont les effets d'un débourrement précoce des arbres ?

Est-ce si grave finalement, que les feuilles se déplient plus tôt ? Oui, car cela entraîne des effets en cascade. Bien d’autres organismes ont un cycle de vie synchronisé à celui des arbres. C’est le cas, par exemple, de la phalène brumeuse. Ce lépidoptère doit faire éclore ses œufs au moment du débourrement du chêne pédonculé. Si les larves éclosent trop tôt, elles sont condamnées à mourir de faim ; si elles éclosent trop tard, c’est à peu près le même destin qui les attend, les feuilles seront moins tendres et moins digestes, bourrées de tanins défensifs contre les herbivores. Et ce sont alors les oiseaux qui sont privés de leur festin et qui en privent du même coup leurs prédateurs, ainsi de suite.

Les organismes vivants ont, pour la plupart, évolué en s’adaptant à la lumière et à la répétition des mêmes cycles de jour et de nuit. La lumière naturelle joue le rôle de signal pour les activités quotidiennes comme saisonnières.

Eteindre les lumières des villes pour respecter le cycle des arbres

Tout n’est pas perdu, toutefois carles plantes vasculaires ont des photorécepteurs appelés phytochromes, qui sont très sensibles au rouge. Le ratio de rouge dans la lumière permet de déterminer efficacement la longueur de la journée, et cette capacité aide les organismes à synchroniser des événements phénologiques clés tels que le débourrement, le bourgeonnement et la floraison, de sorte qu'ils coïncident avec des conditions environnementales favorables.

Ainsi, nous pouvons choisir, comme cela se voit de plus en plus, d’éteindre en partie les lumières des villes pour respecter le cycle naturel du jour et de la nuit. Mais nous pouvons aussi créer des éclairages LED qui évitent de telles fréquences lumineuses. Les esprits ingénieux ont de l’avenir !

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