1 nov. 2019
Focus sur le frêne
Le frêne est un arbre à forte valeur symbolique qui représente la longévité, la force, la renaissance et l’apaisement.
Le frêne est un arbre à forte valeur symbolique. Il représente la longévité, la force, la renaissance et l’apaisement. Pour les Grecs, il était l’arbre de Poséidon, dieu de la mer et des séismes, tandis que les Celtes l’associaient à l’enchantement. En France, on en trouve jusqu’à 1400 mètres d’altitude, mais depuis une dizaine d’années, un champignon le menace d’extinction. Alors que ses bienfaits naturels sont connus au moins depuis Hippocrate.
Le frêne, arbre des forêts tempérées
Fraxinus appartient à la famille des Oléacées. On connaît une soixantaine d’espèces de frênes vivant essentiellement dans les forêts tempérées. Caractérisées par des feuilles composées pennées, elles sont reconnaissables à leurs grappes de samares simples, localement surnommées « langues d'oiseau ». Le nom du frêne est à l’origine de nombreux patronymes et toponymes, ce qui en dit beaucoup sur son importance dans l’histoire collective.
Caractéristiques du frêne
Fraxinus excelsior peut atteindre les 40 mètres de hauteur à l’âge adulte et vivre 250 ans. On reconnaît le frêne à ses gros bourgeons noirs. C’est un arbre élancé au houppier en forme de voûte aérée qui aime les sols frais et humides, et que l’on retrouve par conséquent le long des cours d’eau. Ses feuilles sont parmi les dernières à pousser au printemps et arrivent après les fleurs. Elles comptent un nombre impair de folioles vert foncé au bord dentelé au sommet pointu et au-dessous plus clair. Selon les espèces, elles sont plus ou moins larges et lancéolées. On les dit pennées car disposées de part et d’autre de la tige de façon symétrique, directement rattachées au rameau.
L’écorce est lisse et de couleur gris cendré, parfois parsemée de petites taches blanchâtres. En vieillissant, elle prend une teinte plus sombre et se fissure peu à peu, faisant apparaître des crevasses verticales.
Comment reconnaître les arbres ?
A partir de la trentième année, les fleurs apparaissent, petites, de couleur brun rougeâtre sans corolle ni calice. S’épanouissant, elles forment des grappes dressées vers le haut, puis pendantes. Elles sont de sexe masculin ou féminin.
Les fruits sont des samares, soit des fruits secs comportant une seule graine ainsi qu’une excroissance en forme d’aile qui favorise leur dissémination par le vent. Les fruits mûrissent en grappes allongées.
Propriétés et usages du frêne
A la fois souple et résistant, le bois du frêne a été utilisé depuis la préhistoire pour la fabrication des outils. Dans l’Antiquité et au Moyen Age, on l’employait à la fabrication des manches de lances et de javelots. Homère en fait d’ailleurs le bois dans lequel a été taillé le javelot du plus terrible des guerriers de l’Iliade, Achille. On utilise encore son bois pour la fabrication des cercles à fromage et son feuillage sert de pâture aux ruminants lors des étés secs.
Ses vertus médicinales sont connues de longue date. C’est ainsi qu’Hippocrate en prescrivait lui-même à ses patients. Le frêne a une propriété dépurative particulièrement efficace contre la rétention d’eau et la prise de poids. On le conseille souvent en accompagnement de régime.
Les feuilles séchées s’utilisent en infusion, d’abord pour leurs propriétés antalgiques et anti-inflammatoires. On recommande les infusions dans le traitement des douleurs articulaires, arthrose, arthrite ou rhumatismes. Mais les feuilles ont aussi des propriétés diurétiques favorisant le « nettoyage » des articulations par le drainage de l’acide urique. De même, elles favorisent l’élimination du cholestérol et luttent contre les calculs rénaux, les jambes lourdes, le gonflement des membres. Etant un coupe-faim naturel, et pour toutes les raisons précitées, le frêne est un très bon allié pour perdre du poids. Quant à l’écorce, ses propriétés fébrifuges (lutte contre la fièvre) sont efficaces dans le traitement du paludisme.
Le frêne est une espèce menacée
Du fait de la globalisation et du réchauffement climatique, le frêne est attaqué par diverses maladies. L’agrile du frêne, ce coléoptère venu d’Asie, accomplit une partie de son cycle vital dans le frêne. La larve vit sous l'écorce et se nourrit du phloème de l'arbre. Depuis le début des années 2000, il s’est répandu dans toute l’Amérique du Nord et oblige à des abattages sanitaires.
Mais c’est la chalarose dont nous déplorons les effets les plus néfastes en Europe. Il s’agit d’un champignon exotique invasif, arrivé d’Asie selon toute probabilité, et dont on peut craindre qu’il attaque d’autres espèces. Selon les dernières études, une petite minorité d’espèces de frênes parvient à résister à ce champignon, tandis que la plupart ne sont pas assez fortes, et vouées à disparaître.