16 oct. 2019
Les Hauts-de-France ont-ils besoin d’arbres ?
Avec moins de 9% du territoire peuplé d’arbres, contre 31% en moyenne dans toute la France, les départements du Nord et du Pas-de-Calais sont les moins boisés de France.
Avec moins de 9% du territoire peuplé d’arbres, contre 31% en moyenne dans toute la France, les départements du Nord et du Pas-de-Calais sont les moins boisés de France. Certaines voix s’élèvent pour reboiser les Hauts-de-France.
Une région peu boisée
La Voix du Nord a lancé le pari de planter 100 000 arbres dans le Nord, expliquant qu’il était temps que « le fameux adage des « 3 B » (briques, bétons, bitumes) qui a longtemps collé à la peau du Nord et du Pas-de-Calais » soit renié.
Dans toute la région, la surface boisée ne dépasse pas les 13%, ce qui est faible. La forêt des Hauts-de-France ne représente que 3 % de la forêt française. Depuis vingt-cinq ans, la surface de la forêt des Hauts-de-France a augmenté de 0,35% par an, ce qui est deux fois moins rapide que la moyenne nationale.
D’après La Voix du Nord, « la moitié des exploitations forestières ou des scieries ont disparu en dix ans et les politiques de reboisement massif ont toutes échoué depuis l’après-guerre. » Les guerres sont en effet responsables du déboisement massif des forêts du nord, lesquelles ont été replantées en urgence par la suite, les arbres arrivant presque tous à maturité dans le même temps. Il serait bon de réfléchir à un projet de plantation pérenne.
Des forêts très diversifiées et majoritairement privées
Si les forêts sont moins denses que dans le reste de la France, la région des Hauts-de-France bénéficie d’une belle diversité d’essences. Là-bas, ce sont 90% de feuillus (chênes, hêtres, frênes et peupliers), quand la France est majoritairement boisée de résineux (73%).
On peut également noter que la forêt des Hauts-de-France est majoritairement privée (65%) et gérée par environ 122 000 propriétaires dont 1 900 possèdent un massif de 25 ha et plus. Si la forêt est aujorudd’hui gérée durablement, 90% des forêts de plus de 25 ha bénéficiant d’un Plan Simple de Gestion, elle reste sous-exploitée, moins de la moitié de la production annuelle étant récoltée.
Quels projets ?
Un appel à projets a été lancé avec des fonds européens pour 200 hectares de reboisement en vue d’une exploitation économique en sylviculture. Par ailleurs, un projet de 33 km de haies boisées est aussi en route, et une réflexion est menée pour endiguer la maladie de la chalarose qui s’attaque aux frênes. Outre cela, une trentaine de projets de plantation devraient avoir lieu chaque année dans les lycées, afin de sensibiliser la jeunesse à l’écologie et aux enjeux climatiques.
Différents acteurs estiment que cela n’est pas suffisant et encouragent à planter plus d’arbres. Ils mettent en avant les effets bénéfiques des forêts : capter le CO2 de l’air, améliorer la qualité de l’air, apporter ombre et humidité, développer la biodiversité, lutter contre l’érosion des sols en les enrichissant.
Dans une région largement vouée à l’agriculture, il est important de prendre conscience de ce que peuvent apporter les arbres aux cultures. A l’époque romaine qui a connu le développement de l’agriculture, au moins la moitié du territoire était couvert de forêts, soit 600 000 ha de surface boisée.
Alain Guillou, cofondateur associatif des Planteurs volontaires à Lille explique combien les agriculteurs ont à gagner à replanter des arbres. Ce sont insectes et les oiseaux qui reviennent alors, et notamment les rapaces qui mangent les rongeurs. Et puis, les arbres évitent les ruissellements et favorisent la rétention d’eau dans les sols. Ils enrichissent les sols naturellement, évitent les érosions et donnent de l’ombre aux bêtes.
Voici pourquoi de nombreux voix s’élèvent dans les départements du nord en faveur du reboisement. Ce dont nous nous réjouissons.