10 avr. 2018
Youpi ! Une nouvelle forêt en Île-de-France
Qui ne se réjouirait de la nouvelle ? Une forêt de 1350 hectares devrait être bâtie dans le Val-d’Oise !
Qui ne se réjouirait de la nouvelle ? Une forêt de 1350 hectares devrait être bâtie dans le Val-d’Oise !
La nouvelle forêt d'Ile-de-France va naître
D’ici à une cinquantaine d’années, une nouvelle forêt devrait s’élever au nord de Paris, sur la plaine de Pierrelaye-Bessancourt. C’est le projet le plus intelligent et le plus excitant qui ait été retenu pour aménager cette plaine polluée, aux abords de Pontoise. Si rien n’est encore signé, le projet est en bonne voie, bénéficiant du soutien actif des élus locaux et labellisé Grand Paris.
Créer un poumon vert plutôt qu'une décharge
Après plus d’un siècle de déversement des eaux usées dans la plaine, il a été découvert à l’orée du XXIe siècle que les terres agricoles étaient polluées aux métaux lourds et aux hydrocarbures, résultat du déversement de boues industrielles partiellement traitées. Que faire ? Par arrêté préfectoral, on interdit de cultiver les sols pour l’alimentation humaine, une agriculture destinée aux bêtes perdure néanmoins. Outre cela, la plaine est devenue un immense dépotoir, presque une décharge à ciel ouvert. Depuis quelque temps, des gens du voyage s’y sont également installés, prenant la voie de la sédentarisation.
Ajouter encore des déchets ? C’est l’un des projets qui fut envisagé, dans le cadre des travaux du Grand Paris. La plaine aurait été un centre de stockage de déchets inertes.
Le maire de Pierrelaye, Michel Vallade, n’en voulait pas – et nous pouvons le comprendre. Avec les autres élus des communes concernés, il fait abandonner le projet par le Syndicat mixte pour l'aménagement de la Plaine de Pierrelaye-Bessancourt (SMAPP) en 2016, vantant la création d’un poumon vert aux portes de Paris.
Planter des arbres pour contenir la pollution des sols
Le sol est très pollué, il paraît impossible de traiter 5 millions de mètres cube de terre. Pour minimiser le risque de relargage, l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) préconise de stabiliser la structure du sol en maintenant un pH élevé. Ce qu’il faut, c’est maintenir la pollution à la surface pour lui éviter de s’infiltrer en profondeur et d’atteindre les nappes phréatiques. L’agriculture était efficace pour cela, mais les arbres aussi. D’emblée, l’on exclut les conifères qui acidifieraient le sol et l’on privilégie les chênes et les hêtres, plus résistants et plus à même de contenir la pollution.
La pollution restera néanmoins, une zone d’une vingtaine d’hectares les plus pollués sera interdite d’accès au public et un chaulage des sols sera obligatoire tous les dix ans, afin d’éviter l’acidification. Pour chauler les sols, il faudra faire passer des engins, donc que les arbres soient plantés en conséquence. Un alignement plutôt qu’une forêt ? C’est l’une des craintes légitimes des élus.
Planter une forêt pour absorber le CO2
Reste que l’on n’aurait pas connu semblable naissance de forêt depuis Colbert, disent certains. Au moins depuis la plantation de la forêt des Landes au XIXe siècle, c’est certain. Par ailleurs, cette nouvelle forêt d’un million d’arbres (environ deux fois grandes comme le bois de Vincennes) trouverait place entre celle de Montmorency à l’est et celle de Saint-Germain-en-Laye au sud. Elle permettrait d’absorber une partie de la pollution des grands axes routiers qui la borderaient, elle serait aussi une voie de passage pour la faune, laquelle risque de se sentir vite chez elle dans ces bois interdits à la chasse.
Les plantations pourraient commencer à l’hiver 2019 et s’étaler sur dix ans. C’est tout ce qu’EcoTree espère !