Trois villes qui ont pris des initiatives pour laisser la nature s'épanouir pour préserver la biodiversité

La ville de Portland (Oregon) et ses “Green Streets"

Dans l'ouest des États-Unis, la ville de Portland est considérée comme l'une des villes les plus écologiques au monde grâce à ses nombreuses initiatives visant à préserver la biodiversité.

Située au confluent des fleuves Willamette et Columbia, elle bénéficie d'un climat océanique et reçoit jusqu'à 380 m³ de précipitations par an. Surnommée « la ville des roses » en raison de ses nombreux jardins, dont le célèbre International Rose Test Garden, elle allie nature et urbanisme durable. Afin de poursuivre cette démarche, la ville s'est fixé des objectifs concrets : réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 60 % d'ici à 2030 et atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050.

Portland a également fait du verdissement urbain un levier central de son projet écologique. La ville vise un taux de couverture arborée de 33 % sur l'ensemble de son territoire, y compris les rues, les écoles, les zones industrielles et surtout les quartiers historiquement peu végétalisés.

Pour y parvenir, Portland a lancé son Plan de gestion forestière urbaine, accompagné de politiques innovantes telles que le développement de Green Streets, des rues vertes qui intègrent des arbres et de la végétation dans les trottoirs afin d'absorber l'eau de pluie, prévenant ainsi les inondations et rafraîchissant le revêtement routier en été.

Le programme Clean River Rewards a également été lancé. Il offre des réductions sur les factures d'eau aux habitants qui plantent au moins quatre arbres de plus de 4,5 mètres de haut sur leur propriété privée.

Grenoble, une des villes les plus vertes de France

La ville de Grenoble située dans le Sud-Est de la France, en région Auvergne-Rhône-Alpes, principalement bâtie dans une plaine au confluent de l'Isère avec le Drac, est souvent présentée comme une des villes les plus plates de France. En effet, de par ses prédispositions naturelles, elle favorise les déplacements à vélo et on lui attribue même le surnom de « cuvette grenobloise ».

Elle a également été reconnue Capitale Verte Européenne de l'année 2022. En effet, la Commission européenne récompense chaque année les agglomérations de plus de 100 000 habitants qui font preuve d’un engagement considérable en matière d'éco responsabilité en ce qui concerne les sujets sociaux et environnementaux. Toutefois avant que Grenoble ne soit réputée pour sa transition écologique, elle fut autrefois réputée pour son développement industriel durant la révolution française et les trentes glorieuses notamment pour sa ganterie et pour la découverte de la houille blanche (matière hydroélectrique) avant d’entamer sa grande révolution verte.

Ainsi, de par ses précédentes réalisations, la ville de Grenoble s’est transformée progressivement via l'achèvement du premier écoquartier de France édifié sur le site de l'ancienne caserne de Bonne, élu au titre du grand prix Écoquartier 2009, de même pour le Bouchayer-Viallet qui est une ancienne friche industrielle labellisée éco-quartier en 2013 afin de créer un nouvel éco-quartier d'affaires innovant pour les nouveaux développements urbains avec les exigences nouvelles de développement durable. En effet, l’agglomération grenobloise a lancé le projet GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations), un dispositif national visant à promouvoir une approche écologique de la gestion de l’eau et des risques d’inondation grâce aux Solutions fondées sur la Nature (SfN).

Mis en œuvre en 2018, le projet consiste notamment à planter des arbres en bordure des cours d’eau ou à reconnecter des zones humides aux rivières afin de ralentir les crues et de limiter les inondations en aval. 
De plus, avec son engagement pris en faveur de la trame verte et bleue (TVB) issu des lois Grenelle (2009 puis 2010), la ville s'engage à allier préservation de la biodiversité et aménagement du territoire en restaurant des réseaux de milieux naturels qui permettent aux espèces végétales et animales de se déplacer, se nourrir, se reproduire dans un environnement sain et stable sur le long terme. Le Parc de l’Ovalie, un éco jardin labellisé en 2022, est un exemple de projet GEMAPI en milieu urbain.

Amsterdam et son système de toits végétalisés 

À Amsterdam, la capitale des Pays-Bas, qui compte officiellement 934 526 habitants, appelés Amstellodamois (Amsterdammers). Le vélo est le moyen de locomotion le plus populaire et le plus utilisé à Amsterdam et de par ses nombreuses infrastructures, la ville cherche sans cesse à faciliter les déplacements à vélo.

De plus, la ville d'Amsterdam regorge de parcs, de grands espaces ouverts et de places. Les espaces verts représentent ainsi environ 12 % de la surface de la ville, ce qui correspond à une fourchette de 360 000 à 400 000 arbres. La municipalité souhaite mettre à profit ce patrimoine naturel à travers des projets innovants comme le programme Amsterdam Rainproof, qui propose des mesures pour absorber, retenir ou rediriger les eaux de pluie, même lors de fortes précipitations, tout en laissant la nature s’épanouir dans une logique comparable à celle des “Green Streets” de Portland.

Concrètement, plusieurs actions ont été mises en place, comme l'édification de toits végétalisés (groene daken) qui absorbent les eaux de pluie et servent d’habitat pour les insectes, les oiseaux et les plantes. Ou encore la préconisation de la construction de jardins de façade (regentuinen) qui permettent, via de petits creux plantés dans les espaces verts, de retenir temporairement les eaux de pluie, tout en favorisant la croissance de plantes adaptées à l’humidité. 

De ce fait, la métropole néerlandaise a pour ambition de réduire ses émissions de CO2 de 95 %, et de végétaliser son environnement urbain d’ici à 2050. Il n’est donc pas étonnant de régulièrement voir Amsterdam figurer dans les classements des villes les plus durables au monde.