5 nov. 2019

Réduction des émissions de CO2 : les pays développés peuvent agir

Selon une étude parue dans la revue Nature Climate Change, c’est au Brésil et en Indonésie, mais aussi en Chine et en Union Européenne, que les actions sont potentielleme

Réduction des émissions de CO2 : les pays développés peuvent agir

Selon une étude parue dans la revue Nature Climate Change, c’est au Brésil et en Indonésie, mais aussi en Chine et en Union Européenne, que les actions sont potentiellement les plus importantes dans la gestion des terres, notamment des forêts, si nous voulons contenir la hausse des températures au-dessous de 1,5°C. N’attendons donc pas pour nous mettre au travail !

Pour réduire de 50% par décennie les émissions liées à l’utilisation des terres entre 2020 et 2050, ce qui aboutirait à une baisse de 85% en 2050, les travaux scientifiques publiés dans la revue Nature Climate Change insistent sur ce point : avant l’Inde, la Russie, le Mexique, les Etats-Unis, l’Australie et la Colombie, ce sont le Brésil, la Chine, l’Indonésie et l’Union Européenne qui ont le plus fort potentiel d’action.

L’Union Européenne prise comme un seul pays par les chercheurs, l’auteur principal de l’étude, Stéphanie Roe, a indiqué à l’AFP que ces dix pays représentaient « environ 50 % des émissions liées à l'utilisation des terres. Leur action est donc essentielle. »

Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) ?

Si l’action de ces grands pays est essentielle, reste à savoir comment la mener. Par l’utilisation des terres, on entend la gestion des forêts (déforestation, reforestation) ; la préservation et la restauration d'autres milieux naturels (tourbières, mangroves, marécages, etc.) ; et les pratiques agricoles(agroforesterie, semences, engrais, gestion du fumier, entretien des pâturages, etc).

Ainsi, il ne s’agit pas uniquement de protéger les forêts tropicales, « qui concentrent beaucoup d'attention en raison de la déforestation, mais aussi [d’agir] dans les pays développés et émergents », comme l’a expliqué Stéphanie Roe, chercheur à l’Université de Virginie. « Une gestion durable des terrespourrait contribuer à hauteur de 30 % à l'effort de réduction des émissions nécessaires pour atteindre l'objectif de maintenir la hausse des températures en dessous d’1,5°C », estime-t-elle. Cela signifie que nous devons œuvrer à une meilleure exploitation de nos terres agricoles et de nos forêts.

Préserver les forêts et les zones humides

C’est principalement par la préservation des forêts, des tourbières et des zones humides que pourrait se faire la réduction des émissions de GES. Car si « actuellement, le secteur émet 11 GtCO2e (gigatonnes d'équivalent CO2) par an, soit environ 25 % des émissions mondiales », les chercheurs estiment que nous pourrions avoir un secteur neutre en émissions carbones d’ici à 2040, « et un puits de carbone net de 3GtCO2e par an en 2050 ». Il faudrait pour cela suivre les préconisations des scientifiques afin de réduire de 15 GtCO2e par an les émissions de gaz à effet de serre, 50 % se faisant via des réductions d'émissions, et le reste via une hausse du CO2 capturé par les milieux naturels.

Nous voyons que les forêts ont un rôle tout à fait primordial à jouer dans ce plan d’action que nous devons mettre en place le plus rapidement possible. Le reste de la baisse des émissions de GES serait possible, expliquent les rapporteurs de l’étude, en adaptant les pratiques agricoles pour les rendre plus vertueuses, ainsi qu’en ayant une alimentation moins carnée (aux Etats-Unis, en UE, en Chine, au Brésil, en Argentine et en Russie), tout en réduisant le gaspillage alimentaire.

Tout est encore possible, donc, mais il convient de se retrousser les manches dès maintenant, car, soulignent les auteurs de cette étude, « la déforestation a augmenté de plus de 40 % depuis 2014 et la restauration des milieux naturels n'a fait que des progrès modestes ».

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