6 janv. 2020

Charpente de Notre-Dame : le bois est plébiscité

La France n’attend plus que le “fiat” d’Emmanuel Macron pour reconstruire la cathédrale Notre-Dame de Paris, et sa charpente en chêne.

Charpente de Notre-Dame : le bois est plébiscité

La France n’attend plus que le “fiat” d’Emmanuel Macron pour reconstruire la cathédrale Notre-Dame de Paris, et sa charpente en chêne. Car tout concourt à penser que c’est bien une charpente en bois qui sera reconstruite à l’identique, tant les arguments plaident en faveur de ce matériau noble.

Le général Georgelin lui-même, qui dirige l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame, se dit favorable à une reconstruction à l’identique de la charpente gothique de la cathédrale de Paris, explique Frédéric Lewino dans Le Point. Car c’est la solution la plus fiable, la moins onéreuse, et la plus rapide à mettre en oeuvre, afin que la cathédrale soit prête à rouvrir ses portes en 2024, comme l’a promis le président de la République. 

Le bois, un matériau très solide

Quels bâtiments modernes peuvent se targuer d’une telle longévité que celle de Notre-Dame de Paris ? Huit siècles debout, sans la moindre défaillance, cela laisse à réfléchir. Et si le bois était bien plus solide que le béton, le fer, le verre ou l’acier ? C’est ce dont est convaincu Bernard Thibaut, spécialiste de la biomécanique de l’arbre au CNRS.

Un chêne tenu à l’abri de l’humidité a une résistance quasi infinie et aucun insecte, aucun rongeur n’en viendra à bout. Parce que le bois, matériau souple et résistant, isolant et indestructible, est le fruit de millions d’années d’évolution. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, une charpente en bois ne s’enflamme pas si facilement, tandis que le béton et l’acier s’écroulent d’un seul bloc. Compte-tenu de la férocité de l’incendie qui l’a ravagée, la cathédrale a très bien tenu le coup. 

Nous avons les arbres et le savoir-faire

D’arbres, nous ne manquons point en France. De chênes de bonne qualité, encore moins, dans le premier pays producteur de chênes en Europe. Quant à la cartographie de la charpente du XIIIe siècle, elle a été effectuée en 2014 et 2015 au millimètre près, si bien que nous disposons déjà d’un double numérique. Reste à trouver le bois, ce qui ne devrait pas poser de problème, puisque de nombreux propriétaires de chênes avaient offert leurs services au lendemain de l’incendie

C’est un peu plus d’un millier de chênes que la charpente médiévale avait exigés lors de la première construction de la charpente. Or, la forêt française compte presque six millions d’hectares de chênaie dont seulement une petite vingtaine sera mise à contribution. La quantité de bois nécessaire n’est donc pas un obstacle. La technique non plus, car nous avons aujourd’hui, en plus des techniques ancestrales toujours connues, des outils très performants permettant de scanner les grumes afin de s’assurer de leur parfait état interne et de leurs capacités de résistance. 

Les charpentiers au travail

Frédéric Epaud, spécialiste des charpentes médiévales au CNRS, tort, pour cette occasion, le cou à certaines idées reçues. Non seulement nous apprenons que les arbres coupés pour l’édification de la charpente étaient de petit diamètre pour la plupart, afin que le poids soit minimisé, mais donc que la construction des cathédrales n’a pas exigé de défrichement d’ampleur. Enfin, que le bois était utilisé immédiatement, et quasiment vert, sans qu’il fût besoin d’attendre des années qu’il sèche. 

Du reste, cela ne serait pas du tout un problème, car nous savons aujourd’hui faire sécher le bois de manière accélérée. Quoi qu’il en soit, il faudra imiter les maîtres charpentiers de l’époque, en former certainement de nouveaux et consolider les murs de la cathédrale. C’est ce qui devrait prendre le plus de temps, sachant qu’au XIIIe siècle, la construction de la charpente n’a demandé que 19 mois de travail à une petite vingtaine de charpentiers. 

Le bois, c’est l’avenir !

 

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