7 mai 2018

Quelles règles pour protéger les forêts des incendies ?

Quelles sont les règles simples à respecter pour éviter que nos forêts partent en fumée ?

Quelles règles pour protéger les forêts des incendies ?

L’été arrive, les risques d’incendies forestiers aussi. Selon le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, on a compté environ 4000 feux de forêt par an, au cours de la dernière décennie, détruisant environ 10 000 hectares. Voici comment éviter des départs de feu.

Facteurs à l’origine des feux de forêt : la foudre et l’action humaine

Le Ministère interdit, en période estivale, de fumer dans une forêt, d’allumer un feu ou un barbecue à moins de 200 mètres de la végétation. Le camping sauvage et le stationnement de véhicules dans les endroits non autorisés sont interdits. Il est aussi une obligation légale de débroussailler autour de chez soi pour tous ceux qui vivent dans une zone à risque. Dans la majorité des cas, les incendies de forêt arrivent dans la trentaine de départements situés au sud de la ligne La Rochelle Briançon. 6 000 communes sont concernées par le risque incendie de forêts et 32 départements identifiés par le code forestier : Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Ardèche, Ariège, Aude, Aveyron, Bouches du-Rhône, Charente, Charente-Maritime, Corse-du-Sud, Haute-Corse, Deux-Sèvres, Dordogne, Drôme, Gard, Gers, Gironde, Haute-Garonne, Hérault, Landes, Lot, Lot-et-Garonne, Lozère, Pyrénées-Atlantiques, Pyrénées-Orientales, Hautes-Pyrénées, Tarn, Tarn-et-Garonne, Var, Vaucluse, Vienne.

On parle d’un incendie de forêt lorsque le feu couvre une surface minimale de 0,5 hectare d'un seul tenant et qu'une partie au moins des étages arbustifs et/ou arborés est détruite, ce qui vaut aussi pour les formations subforestières de plus petite taille que sont le maquis, la garrigue et les landes. En France, environ 80% des feux de forêt surviennent dans le bassin méditerranéen et le massif landais.

Comment prévenir les feux de forêt ?

Si les administrations publiques ont une responsabilité dans la prévention des risques d’incendies de forêt, les particuliers aussi. On appelle cela la mitigation. Les mesures individuelles ont trois buts :

   ● Réduire l’intensité de l’incendie aux abords des habitations ;
   ● Empêcher qu’il se communique aux bâtiments ;
   ● Rendre les constructions moins sensibles au feu.

Le débroussaillement est ainsi utile afin de ralentir la propagation d’un feu, de diminuer sa puissance et sa chaleur, d’éviter que les flammes atteignent la maison. Par ailleurs, il doit favoriser l’accès des pompiers et permet de limiter le risque d’un départ de feu accidentel depuis chez soi. En beaucoup d’endroits, c’est une obligation pour les propriétaires de terrains situés en zone boisée ou à moins de 200 mètres d’un massif forestier, de landes, garrigues ou maquis.

En zone « non urbaine » (définie par les documents d’urbanisme consultables en mairie) l’obligation de débroussailler est ainsi définie :

   ● Dans un rayon de 50 mètres autour de votre habitation, même dans le cas où cette distance dépasse les limites de votre propriété ; le maire peut porter ce rayon jusqu’à 100 m ;
   ● Une bande de 10 mètres de profondeur de part et d’autre de la voie d’accès.

En zone « urbaine » (définie par les documents d’urbanisme consultables en mairie) ou en zone spécifique précisée par arrêté préfectoral, vous avez l’obligation de débroussailler l’intégralité de votre parcelle avec ou sans bâtiment.

L’article L321-5-3 du code forestier définit le débroussaillement comme « les opérations dont l'objectif est de diminuer l'intensité et de limiter la propagation des incendies par la réduction des combustibles végétaux en garantissant une rupture de la continuité du couvert végétal et en procédant à l'élagage des sujets maintenus et à l'élimination des rémanents de coupes. » Il précise en outre que « le représentant de l'État dans le département arrête les modalités d'application du présent article en tenant compte des particularités de chaque massif ».

Connaître ses obligations pour prévenir les incendies

Pour connaître ses obligations, il faut se renseigner auprès de sa mairie ou de sa préfecture.

Par ailleurs, les services du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ont l’obligation de :

   ● Entretenir et développer les équipements de Défense des Forêts Contre les Incendies (DFCI) des massifs forestiers (en particulier points d’eau, tours de guet, coupures de combustible, pistes de DFCI) ;
   ● Participer au diagnostic du danger de feu lié à l'état de dessèchement du couvert végétal ;
   ● Assurer des patrouilles de surveillance et de première intervention, grâce notamment à la mobilisation de près d'un millier de forestiers spécialisés des services déconcentrés de l'Etat (DDT(M), de l’Office national des forêts (ONF) et en partenariat avec les forestiers sapeurs de certains conseils départementaux);
  ● Veiller, en lien avec les maires, au respect des mesures de débroussaillement obligatoire autour des habitations et en bordure de certaines infrastructures.

Dans le Massif des Landes de Gascogne (Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Dordogne) les propriétaires forestiers se sont organisés pour la DFCI (Défense des Forêts Contre l’Incendie) et participent directement à son financement, par une taxe à l’hectare, versée aux associations syndicales autorisées (ASA) de DFCI. Ces structures sont financées, gérées et animées par les propriétaires forestiers eux-mêmes.

Au total, 218 ASA, regroupant 55 000 propriétaires forestiers, quadrillent les 1,25 million d’hectares du massif forestier landais.

Chaque ASA contribue à aménager et à gérer des équipements suivant un carroyage systématique avec des pistes (44 500 km) et leurs fossés (17 000 km), des points d’eau (9 500), des passages à gué, des petits ponts et passages busés (55 000)… L’ensemble est cartographié ou géo-localisé ce qui permet aux pompiers d’intervenir rapidement en tout point : la prévention est la base de l’efficacité des moyens de lutte.

En forêt privée, certaines coopératives forestières travaillent avec les services de DFCI pour créer des pistes forestières, qui servent mutuellement à la lutte incendie et à la gestion des forêts. De plus, les propriétaires forestiers participent à la lutte contre l’incendie de forêt tout en valorisant leur propriété. Ainsi, ces propriétaires récoltent et valorisent le bois pour la production d’énergie, mettent en valeur les bois d’œuvre de leur forêt, et opèrent en même temps le dégagement du sous-bois, diminuant ainsi considérablement le risque de propagation des incendies.

Que faire en cas de départ de feu ?

Dans la mesure où celui-ci est maîtrisable, il faut tenter de l’éteindre avec de l’eau, de la terre ou du sable. Ne pas essayer de taper dessus avec des branches, ce qui ne ferait que l’attiser. S’il est trop important, avertir sans délai le 18 ou le 112 ; le 114 pour les personnes ayant des difficultés à entendre ou à parler. Donner le maximum de détails sur sa position et se protéger du feu en se mettant à l’abri derrière un talus ou un rocher.

 

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