25 oct. 2018
Forêt domaniale de Saint-Germain : vers un classement en forêt de protection
Lancée en 2007 mais bloquée en 2009, la procédure de classement de la forêt domaniale de Saint-Germain-en-Laye en forêt de protection devrait aboutir avant la fin de l’an
Lancée en 2007 mais bloquée en 2009, la procédure de classement de la forêt domaniale de Saint-Germain-en-Laye en forêt de protection devrait aboutir avant la fin de l’année. Voici quel est son intérêt.
La forêt de Saint-Germain pourrait rejoindre les forêts de Rambouillet, de Sénart, de l’Arc Boisé, de Fausses-Reposes et de Fontainebleau, cette dernière jouissant même d’un label « forêt d’exception » – pour ce qui est de l’Ile-de-France.
Une « forêt de protection » jouissant d’une législation particulière, les contraintes peuvent y être plus fortes pour ce qui concerne son exploitation. En réalité, le classement crée une servitude d'urbanisme qui soumet la forêt à un régime forestier spécial. L’objectif de ce classement qui doit être validé par le Conseil d’Etat est d’offrir une garantie au maintien de la vocation forestière des parcelles classées. Le statut a été créé en 1922 « pour lutter contre l’érosion des sols en montagne, et la défense contre les risques naturels (avalanches, glissements de terrain...) ainsi que contre l’envahissement des eaux et des sables en zone côtière. Il a été élargi en 1976, par la loi sur la protection de la nature, aux forêts dont le maintien s’impose soit pour des raisons écologiques, soit pour le bien-être de la population pour les forêts périurbaines. » (https://agriculture.gouv.fr/foret-bois)
Dès que le classement est adopté pour une forêt, tout défrichement est interdit ainsi que toute implantation d’infrastructure. « Une gestion forestière est possible tenant compte des enjeux à protéger », explique le ministère de l’Agriculture, et « le code forestier prévoit une possibilité d’indemnisation des propriétaires qui constateraient une diminution de leur revenu due au classement. » Ainsi, les coupes non prévues dans le règlement d'exploitation (ou en l’absence de règlement) doivent faire l'objet d'une autorisation spéciale du préfet délivrée sur proposition du directeur départemental des territoires. Nous l’aurons compris, lorsqu’un massif bénéficie du classement en forêt de protection, son exploitation devient plus compliquée et peut générer une perte de rentabilité. Pour ce qui concerne la forêt de Saint-Germain, c’est à l’ONF que reviendra l’exploitation du bois et son renouvellement.
Contrôler la circulation du public et des véhicules motorisés
C’est l’un des grands avantages du classement en « forêt de protection » pour la forêt de Saint-Germain : « Le régime forestier spécial permet également de contrôler la circulation du public et des véhicules motorisés. » Il y a quelques semaines, nous apprenions que l’ONF avait décidé d’arrêter de ramasser les dépôts sauvages qui sont quasiment quotidiens dans cette forêt, faute de moyens. Les forêts de Saint-Germain-en-Laye et de Marly-le-Roi « deviennent des décharges à ciel ouvert », s’indignait le directeur de l'agence Île-de-France Ouest de l'ONF, ajoutant que le volume des dépôts sauvages augmentait à un rythme exponentiel. Bricoleurs du dimanche mais surtout professionnels du BTP et entrepreneurs ne voulant pas payer le coût d’un dépôt dans une déchetterie, se gênent de moins en moins pour faire des forêts leur poubelle. Ainsi, l’accès à la forêt, mieux protégée, pourrait être drastiquement restreint afin de faire diminuer le nombre de ces dépôts qui sont généralement faits par camionnette, la nuit.
S’il faut en passer par ce genre de dispositif législatif pour que les citoyens apprennent à respecter leur environnement, particulièrement leurs forêts, si indispensables à notre bien-être, EcoTree y souscrit.