30 déc. 2019
Feux de forêt : année moyenne, épisodes sans précédent
Pour ce qui est des incendies dans les forêts, l’année 2019 se place dans la moyenne, malgré des épisodes sans précédent dans certaines régions du monde.
Pour ce qui est des incendies dans les forêts, l’année 2019 se place dans la moyenne, malgré des épisodes sans précédent dans certaines régions du monde. Il est encore difficile de dire si le changement climatique est en cause, mais ce qui est certain, c’est que la pollution atmosphérique que produisent ces incendies contribue au réchauffement et peut mettre en danger toute vie sur terre.
Les vastes incendies qui ont embrasé l’Amazonie, mais aussi les forêts du cercle polaire arctique l’été dernier, et qui dévastent à présent l’Australie et la Nouvelle-Zélande “peuvent être responsables d’une pollution atmosphérique beaucoup plus importante que les émissions industrielles”, explique le service de surveillance de l’atmosphère européen Copernicus (CAMS).
Car lorsque la terre brûle, et les arbres, et les plantes qui la peuplent, cela produit “une combinaison de particules, de monoxyde de carbone et d’autres polluants qui peuvent être dangereux pour la santé de toute une vie sur la planète”.
Une année moyenne
En matière de feux, l’année précédente avait été plus calme. 6000 mégatonnes de CO2 avaient été émises dans le monde, contre 6735 mégatonnes de dioxyde de carbone en 2019. Bien que l’attention accrue des médias sur ces incendies, pour certains spectaculaires, ait donné l’impression qu’ils furent plus nombreux et plus dramatiques que jamais, le CAMS note que l’année 2019 a été “globalement dans la moyenne”.
Il n’empêche qu’une année d’incendies forestiers représente plus d’émissions de CO2 que toute l’activité des Etats-Unis, qui se limite à 5100 mégatonnes. Et par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer certains épisodes sans précédent, véritablement dramatiques.
Des épisodes sans précédent
Ce qui inquiète, en effet, ce sont les intensités extrêmes de certains incendies et les émissions exceptionnelles qu’ils ont dégagées. Copernicus évoque ainsi les incendies en Amazonie, en Indonésie, en Arctique et en Australie, mais insiste également sur certains phénomènes qui furent moins médiatisés et qui ont pourtant un impact non négligeable sur la planète. Ceux-ci ont eu lieu en Colombie, au Mexique, au Venezuela et en Syrie.
Dans ce dernier pays, les incendies violents qui se sont déclarés non seulement près de la ligne de front, mais aussi dans des régions plus éloignées de la guerre, ont créé des inquiétudes quant à la sécurité alimentaire. Les départs de feux ont été facilités par un printemps plus chaud et sec qu’à l’ordinaire, et ont été difficiles à maîtriser pour cette même raison.
Dans les cercles Boréal et Arctique, l’ampleur et la durée des incendies fut sans précédent. Elle a entraîné le rejet de 182 mégatonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, et provoqué “un nuage de fumée et de suie plus grand que l’Union européenne”. C’est tout à fait inhabituel et très préoccupant.
Une baisse mondiale
A l’échelle mondiale, et nonobstant certains épisodes dramatiques mais localisés, les émissions totales liées aux incendies sont en baisse constante depuis le début des années 2000. En 2003, les émissions de CO2 mondiales dépassaient 8000 mégatonnes. Nous sommes bien en-deçà cette année.
L’Europe et l’Afrique sub-saharienne ont, quant à elles, connu une activité réduite cette année, pour ce qui est des incendies. Alors que l’on craignait cet été qu’un phénomène semblable à celui de l’Amazonie se répande au centre et au sud de l’Afrique, le bilan est beaucoup plus mesuré.
Nous pouvons nous réjouir des avancées qui sont faites, mais gardons un oeil ouvert et continuons d’entretenir nos forêts pour qu’elles évitent d’être la proie des flammes.