22 mai 2019

Des cyprès chauves de plus de deux mille ans !

C’est aux États-Unis, en Caroline du Nord, que certains des arbres les plus âgés du monde ont été découverts. Ils auraient plus de deux mille ans.

Théophane Le Méné
Théophane Le MénéDirecteur Général
Des cyprès chauves de plus de deux mille ans !

C’est aux États-Unis, en Caroline du Nord, sur les rives de la Black River, que certains des arbres les plus âgés du monde ont été découverts. Ils auraient plus de deux mille ans. Ce qui porte à croire que demeure une certaine permanence des choses, en ce monde.

Des cyprès chauves à toute épreuve

Les pieds dans l’eau, paisiblement, des cyprès chauves américains observent les temps passer. A l’époque où Héraclite professait, sur le pourtour de la Méditerranée, que l’on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau d’un fleuve, ils étaient déjà là, dans le même lit de cette rivière. Ils en ont senti couler, de l’eau, tout contre leurs pieds ; du vent, sur leur tête réputée chauve. Ils ont dû entendre passer les empires, sentir mourir les hommes, et même les civilisations, mais n’ont pas bougé d’un iota. L’humidité de leur marécage leur convenait – espérons qu’elle les abreuve encore longtemps.

De nouvelles recherches

Ce sont de nouvelles études scientifiques qui ont démontré leur âge plus que respectable. On savait au moins depuis les années 1980 que les cyprès chauves de ce marais étaient très anciens, puisqu’un groupe de conservation privé, The Nature Conservancy, avait commencé à racheter les terres pour les protéger, si bien qu’elle détient aujourd’hui 6400 hectares bordant la Black River. Mais on savait seulement que certains d’entre eux avaient plus de 1600 ans.

Les nouvelles recherches scientifiques, utilisant la dendrochronologie (étude de la morphologie des anneaux de croissance des arbres) et la radiodatation au carbone, ont permis d’affirmer que plusieurs spécimens dépassaient les deux millénaires et que l’un d’entre eux – nommé BLK227 – était âgé d’au moins 2624 ans, comme on peut le lire dans un article de la revue Environmental Research Communications. En Californie, un pin de Bristlecone est réputé avoir presque le double de cet âge – 5066 ans – ce qui rend toutes choses relatives. Mais notre brave cyprès chauve prend tout de même la cinquième place des arbres non-clonaux les plus vieux du monde. Cela mérite un respect certain.

De vieux arbres à protéger

Cela mérite aussi que l’on s’attache à préserver de tels spécimens. Car si l’espèce taxodium distichum est très répandue dans le sud-est américain, les temps climatiques incertains que nous vivons pourraient lui être néfastes. David Stahle, l’auteur de l’étude, nous met en garde. « Les cyprès chauves ont de la valeur pour leur bois et ils ont été massivement abattus. Bien moins de 1% des forêts originelles de cyprès chauves ont survécu. » Ces arbres sont pourtant de précieux informateurs des évolutions climatiques, de par leur extrême sensibilité. Il a ainsi été possible de déterminer qu’une sécheresse de deux années avait eu lieu en 1587.

Et si ces arbres ont survécu à bien des changements climatiques et civilisationnels, ils sont toujours sous la menace du développement de l’exploitation forestière, de la pollution industrielle, du changement climatique. Le marais où ils ont pris pied n’est qu’à deux mètres au-dessus du niveau des eaux et pourrait être inondé, si celles-ci montaient.

Ce serait tout de même très dommage. D’autant plus, lorsque les chercheurs affirment qu’ils n’ont analysé qu’une grosse centaine d’arbres sur les dizaines de milliers qui s’y trouvent, et dont ils sont persuadés que certains pourraient avoir plus de trois millénaires.

Ce qui nous pousse naturellement à l’humilité.

Recevez par email les dernières actualités d'EcoTree

Recevez par email les dernières actualités d'EcoTree

Inscrivez-vous à notre newsletter pour découvrir nos actualités afin de mieux comprendre le rôle que les entreprises ont sur les écosystèmes. Recevez des informations sur le carbone, le climat, nos projets de biodiversité, nos invitations exclusives et bien plus encore.
En savoir plus Réduire
ecotree newsletter

Découvrez nos articles de blog

BlogCompensation écologique : comment l'immobilier répond aux défis environnementauxPhilippine Le Sage8 oct. 2024
BlogConsommation et retrait des crédits carbone du marché volontaire : comment ça fonctionne ?Théophane Le Méné2 oct. 2024
BlogQu’est-ce que le registre des crédits carbone ?Théophane Le Méné28 sept. 2024