11 sept. 2018
Chimie verte : vive le bois !
La chimie verte est une branche de la chimie qui s’intéresse aux matériaux renouvelables, comme le bois, dont on extrait des composés organiques pour créer des produits é
La chimie verte est une branche de la chimie qui s’intéresse aux matériaux renouvelables, comme le bois, dont on extrait des composés organiques pour créer des produits écologiques.
L’Etat français, ayant pris conscience de l’importance de la filière bois et de la richesse qu’elle pouvait apporter au pays, encourage la recherche et l’exploitation raisonnée des forêts. En 2016 le réseau Increase a été lancé par le CNRS et la régionAquitaine-Limousin-Poitou-Charentes afin de favoriser la collaboration de quelque 200 chercheurs issus de huit laboratoires de recherche et des industriels de la chimie (cosmétique, agroalimentaire et détergence), dans le but de développer une chimie verte utilisant, entre autres, la biomasse lignocellulosique comme le bois ou la paille.
L’un des constats préalables était que les résidus de bois issus des scieries sont un gisement de biomasse encore trop peu exploité par la chimie, alors que plusieurs substances comme les polymères ou les solvants, arômes ou agents épaississants utilisés par l’agroalimentaire, peuvent être générées à partir des composés carbonés issus de la biomasse.
Dans la chimie verte, le bois est utilisé comme produit de substitution à différentes matières chimiques ou organiques. Par exemple, les polyphénols du bois peuvent aider à lutter contre les maladies cardiovasculaires, certains cancers et le vieillissement. D’autres molécules du bois, comme les hémicelluloses, ont de nombreuses applications alimentaires, biotechnologiques et pharmaceutiques. La lignine extraite du bois tend à remplacer certains produits pétrochimiques comme le noir de carbone (utilisé dans les pneus) ou les composites comme la fibre de carbone.
En Aquitaine, toujours, la plateforme CANOE, créée en 2008 à l’initiative du Conseil régional d’Aquitaine, œuvre à l’élaboration de matériaux composites, dans le photovoltaïque, l’éolien et les fibres de carbone à bas coût. On y conçoit des fibres de cellulose qui serviront de précurseur pour la conception de fibres de carbone. 50% du bois est de la cellulose. Il s’agit du polymère le plus abondant sur Terre. Séchée et purifiée, la cellulose est dissoute afin de pouvoir en extraire les fibres qui seront ultérieurement carbonisées. Au bout de la chaîne, on obtient des fibres de carbone à bas coût pour le secteur de l’automobile ou de l’éolien. Cela permet d’alléger les structures pour gagner en performance dans le cas de l’éolien et de limiter le rejet de CO2 pour ce qui est du secteur automobile. Ce sont ces deux secteurs qui poussent le développement de ces fibres dont l’utilisation n’a pas de borne. Et tout ça grâce aux arbres !