27 juin 2022
Quels sont les trois niveaux de la biodiversité ?
Biodiversité des espèces, biodiversité spécifique et biodiversité écosystémique sont 3 niveaux utilisés par les écologues pour définir la richesse d’un milieu.
La biodiversité, qui caractérise la diversité des espèces vivantes, est définie par les scientifiques selon trois niveaux, chacun étant aussi important pour mesurer la richesse ou l’appauvrissement de la biodiversité dans un milieu donné.
La diversité spécifique
La diversité spécifique caractérise la diversité des espèces présentes dans un milieu ou au contraire celles qui devraient y être et en sont absentes. C’est ce qui permet d’établir la richesse ou la pauvreté d’un milieu naturel (biotope). Cela permet aux écologues de procéder à des comparaisons entre les richesses spécifiques de deux milieux ou d’un seul et même milieu à deux périodes différentes. Considérant que chaque espèce joue un rôle particulier et indispensable dans un milieu (sauf s’il s’agit d’une espèce exotique envahissante), l’apparition ou la disparition d’une espèce a des effets sur la globalité de l’écosystème, à plus ou moins long terme.
Observer la biodiversité d’un milieu peut ainsi consister à évaluer le rythme d’extinction ou l’apparition de nouvelles espèces ; à observer l’influence des activités humaines sur la diversité spécifique ; la distribution des espèces en fonction de leur taxon et la distribution géographique des espèces.
La diversité génétique
Prendre en compte la diversité génétique des espèces est une façon de considérer le brassage génétique au sein d’une même population dans un milieu donné. Cela se fait tant au niveau des allèles (variante d’un gène résultant d’une mutation ou héréditaire) que des structures chromosomiques.
La biodiversité génétique est importante pour l’adaptation des espèces. En effet, plus la diversité génétique d’une population est riche et foisonnante, plus celle-ci a de possibilités de s’adapter à un éventuel changement de son environnement, alors que plus les individus d’une population donnée sont semblables, plus ils sont menacés par un changement subit, radical ou l’intrusion d’un élément pathogène. La résilience d’une espèce est favorisée par la différence génétique des individus. Dans le cas d’un changement climatique brutal, par exemple, il se peut que certains individus ne soient pas armés pour s’y adapter ; mais les différences génétiques laissent à d’autres individus la possibilité de trouver une manière de s’adapter.
L’action humaine a son importance dans la diversité génétique des espèces. En réduisant la diversité génétique des plantes à cultiver, par exemple dans le cas de grandes monocultures, les hommes multiplient les chances qu’ont ces plantes toutes semblables d’être attaquées par un pathogène, ainsi d’avoir recours à des agents chimiques pour les combattre, menaçant dans le même temps des espèces qui n’ont pas d’action nocive et qui, au contraire, pourraient contribuer à la résilience de l’écosystème menacé. Ainsi, selon la FAO, 9% d'espèces végétales produisent 66% de la nourriture mondiale.
La diversité écologique ou écosystémique
La biodiversité écosystémique caractérise la diversité globale des biocénoses (ensemble des êtres vivants d’un milieu donné) et des biotopes (lieux de vie). Chaque espèce qui peuple un écosystème y a son rôle et son importance. Les écologues s’intéressent ainsi aux interactions entre ces espèces, à leur répartition et, par conséquent, à la dynamique de la communauté formant écosystème.
Il s’agit là du niveau de mesure de la biodiversité le plus complexe à appréhender, sachant qu’un écosystème est lui-même difficile à définir et appréhender en raison de tout ce qu’il englobe, de la plus infime des communautés spécifiques à la plus grande des associations. Enfin, les limites géographiques d’un écosystème sont très difficiles à déterminer dans certains cas : beaucoup plus faciles pour une mare qu’une forêt ou un océan.