2 mai 2019
La technique au service du bois français : repousser les limites
Au XXIe siècle, la technique du bois fait un bond en avant, et certaines entreprises misent sur le bois français.
La revue « Forêts de France » consacre un dossier à la révolution qui est en cours dans les techniques de la construction bois. Le XXIe siècle a ouvert un nouveau champ de possibilités pour le bois, et certaines entreprises misent sur le bois français. Grâce à l’intelligence humaine, les arbres de France trouvent une nouvelle valorisation.
L'importance du bois dans les sociétés
Le bois a toujours été l’une des matières premières privilégiées par les hommes. A tel point que l’historienne Martine Chalvet évoque une civilisation du bois, pour caractériser l’époque du Haut Moyen Age. Plusieurs fois dans l’Histoire, le bois a perdu une partie de sa valeur, d’autres matériaux l’ont déprécié. Mais il a toujours fini par se réimposer comme la matière irremplaçable. Parce qu’il est la seule qui soit indéfiniment renouvelable, pourvu qu’il soit bien géré.
Des constructions en bois autrefois inimaginables
« Qui pouvait imaginer, il y a seulement vingt ans, que l’on construirait à partir du matériau bois des immeubles de grande hauteur ? », s’interroge la revue Forêts de France, qui nous apprend que la plus haute tour du monde en bois culminera à 84 mètres, en Norvège. Désormais, la charpente traditionnelle est dépassée. Du moins pour ce qui est des immeubles.
Aujourd’hui, « par aboutage et collage de planches, l’industrie est capable de produire des poutres massives de 14 mètres de longueur, aussi stables et solides que l’acier. »
De la technique du lamellé-collé au cross laminated timber
Le cross laminated timber (CLT) est une évolution du lamellé-collé, inventé au début du XXe siècle. Le CLT, développé par les Allemands dans les années 1990 permet la fabrication de panneaux contre-collés-croisés. « Dans ce sandwich de sciages, le fait de croiser les couches à 90° augmente la performance du bois. » On peut ainsi construire des modules en trois dimensions qui permettent, une fois empilés, d’édifier un immeuble de plusieurs niveaux. La revue nous apprend encore que 13 bâtiments « chargés de démontrer les capacités du matériau » sont prévus en France, dont le plus haut aura 15 étages.
Favoriser le bois français pour la construction
Si les Allemands et les pays nordiques se sont lancés sur le marché avant les Français, il n’est pas dit que le peuple gaulois soit en reste pour faire fructifier les dons de la nature. En Vendée, le groupe Piveteau s’est lancé dans la bataille, avec une ambition bien légitime : récupérer la majeure partie du marché national, et le faire progresser. Dans l’usine ultramoderne qu’il vient de construire, pourront sortir 50 000 m3 de CLT chaque année, alors que le marché français en dépense aujourd’hui 40 000 m3, principalement d’importation.
Le bâtiment de fabrication de panneaux en bois d’un hectare se trouve dans un département peu boisé. Mais si le groupe Piveteau a investi 15 millions d’euros, c’est pour prendre position sur le secteur porteur de la construction d’immeubles tout en bois. Et pour valoriser le bois français !
Le PDG de l’entreprise assure qu’on ne trouvera dans cette usine que du bois français « récolté dans un rayon de 300 kilomètres autour de l’usine ! »
De quoi enchanter les sylviculteurs des environs, d’autant que la modernité de l’usine permet de trier les grumes en fonction de leur qualité et de payer à chacun le juste prix de la qualité de son travail. Le tri des grumes par scanner à rayon X est une des étapes essentielles de la fabrication, car le système de collage des lamelles de bois permet d’utiliser les planches qui ont des nœuds de manière à n’être pas visibles. Ce qui n’altère en rien les performances du panneau.
Les concurrents étrangers n’ont qu’à bien se tenir !