31 oct. 2018
La forêt, notre allié contre les déserts
La forêt est notre meilleure alliée pour combattre les déserts et freiner leur expansion.
Déserts de sable ou de roche, déserts sociaux et humains, la forêt est notre meilleur allié pour les combattre. Car elle offre non seulement un rempart contre les attaques climatiques mais est aussi une source locale de richesse et de développement durable.
Qu'est-ce qu'un désert ?
L'ONU définit la désertification comme : « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les activités humaines et les variations climatiques. »
La Kabylie, menacée par le désert
En Kabylie, dans la région d’Ath Aïdel, la pinède « s’étendant sur un vaste territoire englobant les communes de Seddouk, M’cisna, Amalou, Bouhamza et Tamokra, est exposée à mille périls », nous apprend La Dépêche de Kabylie. La pollution, la sécheresse, les coupes illicites mais aussi les incendies et les maladies sont causes de l’avenir menacé de cette vaste forêt dont l’écosystème est incroyablement riche. Or, préserver cette forêt, c’est contenir la désertification et maintenir une économie locale ; c’est se prémunir de l’érosion hydrique et éolienne, c’est encourager la séquestration du carbone et protéger la biodiversité. « Est-il nécessaire de mettre en relief aussi l’intérêt économique que revêtent les forêts, en ce sens que les espaces boisés et leur gestion peuvent contribuer de manière significative au développement durable, à l’éradication de la pauvreté et à la réalisation d’objectifs de développement fixés par les conventions internationales », s’interroge le journaliste.
La Chine plante des forêts contre l'avancée du désert
En Chine, à 360 km au nord de Pékin, à la frontière entre le Hebei et la Mongolie-Intérieure, le pâturage ovin a ravagé les sols et l’agriculture intensive, liée à l’essor démographique, les a asséchés si bien qu’en 2000 le comté de Duolun s’est déclaré à 87% désertifié. Alerté, le Premier ministre chinois déclara : « il est impératif d’ériger des barrières vertes. » Sitôt dit, sitôt fait, en 2018, 2,6 millions d’arbres ont été plantés, si bien que Duolun est désormais boisé à 31%. L’avancée du sable a été contenue. Dès 1978, la Chine avait lancé le programme « Protection forestière des Trois Nords ». La Grande muraille verte prétend contenir l’avancée du désert de Gobi au Nord du pays, mobilisant non seulement les paysans locaux mais aussi 60 000 soldats. L’objectif du pays est que l’espace forestier chinois passe de 21% à 26% du territoire en 2035. Selon les chiffres officiels, la Chine a planté 434 000 km² de forêt, ce qui est encore fort peu, en comparaison des 2,5 millions de km² de forêt ratiboisés auparavant. En 2050, la Grande muraille verte devrait atteindre 4500 km de longueur.
Une grande barrière forestière pour stopper le Sahara
Au sud du Sahara, depuis 2007, de la Gambie à Djibouti, onze Etats africains se sont unis pour freiner l’avancée du désert sur une longueur de 7000 km. Rien que pour le Mali, ce sont 2600 km que la population s’attelle à boiser d’espèces locales comme l’acacia Sénégal ou le Bauhinia rufescens. Suivant les pas de la Chine, les pays africains veulent édifier eux aussi leur Grande muraille verte. Invités par l’Empire du milieu, ils sont allés visiter des pépinières, parcelles de fixation de dunes, plantations de protection d’autoroute…
Planter des arbres, entretenir des forêts contre la désertification
A court, à moyen et à long terme, le reboisement donnera du travail et doit permettre de sauver de nombreuses populations de la misère et des effets du réchauffement climatique car une fois que les murailles vertes auront été édifiées, il faudra les entretenir et, à leur ombre, l’agriculture reprendra ses droits, là où le désert prétendait s’imposer.