4 oct. 2018

« L’homme qui a arrêté le désert » reçoit le Nobel alternatif

Lundi 24 septembre à Stockholm, le Right Livelihood Award 2018, plus connu sous le nom de « prix Nobel alternatif », a été décerné à un Burkinabé du nom de Yacouba Sawado

Suzanne Sinniger
Suzanne SinnigerChargée de communication
« L’homme qui a arrêté le désert » reçoit le Nobel alternatif

Lundi 24 septembre à Stockholm, le Right Livelihood Award 2018, plus connu sous le nom de « prix Nobel alternatif », a été décerné à un Burkinabé du nom de Yacouba Sawadogo pour avoir fait pousser une forêt sur des terres dites infertiles.

C’est par une technique traditionnelle naturelle, on ne peut plus simple que Yacouba Sawadogo, cultivateur de 80 ans, a rendu la vie à des terres que l’on croyait gagnées au désert et perdues pour les cultures, au nord du Burkina Faso, au sud du Sahel.

L’homme est un paysan né au Burkina Faso qui, après avoir été commerçant, est revenu dans la région de Yatenga pour stopper l’avancée du désert. C’était au début des années 1980, après une période d’aridité particulièrement rude. La technique ancestrale que l’on appelle « zaï », Yacouba Sawadogo l’a adaptée et perfectionnée jusqu’à parvenir, en dépit du scepticisme des habitants de la région, à faire surgir au bout de quelques années une forêt d’une quinzaine d’hectares, mettant ainsi un frein à l’avancée du désert et permettant aux paysans de revenir cultiver leurs terres. En 2010, un film-documentaire avait été consacré à cet homme, sous le titre L’homme qui arrêta le désert.

Technique du zaï

Le zaï est une technique de culture traditionnelle de l’Afrique de l’Ouest. C’est au cours des années 1980 qu’elle a été remise au goût du jour après de terribles sécheresses dans tout le Sahel et alors qu’elle avait été plus ou moins abandonnée à la suite de périodes d'abondance entre 1950 et 1970, mais aussi à cause de l'éclatement des familles et de la mécanisation de la préparation des nouveaux champs. Sur un continent où plus de 40% de la population a moins de quinze ans, la mémoire des anciens est plus cruciale qu’ailleurs et l’on saisit avec quelle acuité le dicton africain se fait vérité : Quand un vieux meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. Il aura fallu un vieil homme (au regard de la jeunesse africaine) pour se rappeler cette technique ancestrale qui permet de rendre les terres cultivables. Cette technique permet de concentrer l’eau et la fumure dans de microbassins creusés en quinconce tous les 80 cm où les graines seront semées. Les matières organiques qui ont été déposées dans les trous avant la période des pluies attirent les termites qui creusent des galeries jusqu’à la surface. Cela permet l’infiltration de l’eau et la formation de poches d’eau profondes qui éviteront une évaporation rapide et permettront aux racines d’y aller puiser. Le zaï est utilisé pour les cultures de céréales par exemple mais aussi pour les arbres. Il permet notamment d’éviter le ruissellement et l’érosion qui sont un des grands fléaux de cette région.

C’est ainsi que le lauréat du prix Right Livelihood a rendu des terres aux paysans et endigué l’avancée du désert. Le communiqué de la fondation du prix a ainsi précisé : « Il a réussi à établir une forêt d’environ 40 hectares sur des terres jusqu’alors infertiles et abandonnées. Cette forêt abrite maintenant plus de 60 espèces différentes d’arbres et d’arbustes. »

Dans diverses régions du monde, l’on a pris conscience que les arbres étaient le moyen le plus efficace de lutter contre l’extension des déserts. Dans le Sahel, la technique du zaï a de beaux jours devant elle.

Photo: Mrmondialisation

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