Ces villes où l’on plante des arbres

Mort en 1900, Eça De Queiroz fut l’un des plus grands écrivains portugais du XIXe siècle, souvent comparé à Flaubert pour sa peinture réaliste et caustique de son siècle. Dans 202, avenue des Champs-Elysées, l’auteur dresse une satire très amusante de la modernité et de la vie citadine. Le héros du roman possède tout et vit sur la plus belle avenue du monde. Mais la possession des biens matériels et la course à la nouveauté l’épuisent ; il devient neurasthénique et un beau jour quitte tout pour retrouver la terre de ses origines, dans une belle province du Portugal. Il a cette phrase mémorable : un dicton portugais dit que pour réussir sa vie, il faut avoir eu un enfant, planté un arbre et écrit un livre. Quoi de plus beau, en effet que cette forme trinitaire de vie ? Quoi de plus noble que de semer pour le futur ?

Il faut croire que cette manière d’envisager le monde est assez universelle puisque, à l’instar de la ville de Bruxelles, qui vient de décider de planter un arbre dans un pays de l’hémisphère sud pour chaque naissance dans sa ville, un jeune militant catalan propose d’en planter deux à Perpignan. Il explique qu’en une année, ce seraient presque 10 000 arbres qui eussent été plantés dans sa ville, compte-tenu du nombre des naissances.

« Un enfant, c’est la vie, l’avenir, et un arbre ce sont un enracinement et la régénération naturelle et spontanée de tout un écosystème » a expliqué Joan Nou à Midi Libre, poursuivant « lorsque vous vous baladez dans certains quartiers de Perpignan, surtout en période caniculaire, vous vous rendez immédiatement compte qu’ils manquent cruellement d’arbres et d’ombrages frais et protecteurs (…) Savez-vous qu’un arbre à feuillage épais fait chuter la température de plusieurs degrés, améliore la qualité de l’air tout en réduisant le taux de CO2… »

A Lausanne, où l’on plante un arbre à chaque naissance depuis 2001, on moque gentiment le retard pris par nos amis belges…

Maromme : prix national de l’arbre

C’est pour la valorisation de son patrimoine naturel mis en place depuis une dizaine d’années que la ville de Maromme, en Seine Maritime, vient de recevoir le prix national de l’arbre, décerné par le label « Villes et villages fleuris ». Preuve de son attachement aux arbres et du respect que leur porte la ville dans le cadre de ses projets urbains, la médiathèque a intégré dans son projet architectural un immense séquoia, comme on peut le voir sur ces images. La municipalité va jusqu’à acheter des terrains ou des bâtiments qu’elle fait détruire pour y planter des arbres, si bien que près d’un tiers de la commune est désormais boisé.

Et cela nous rend heureux !