7 déc. 2018

Pourquoi les arbres et les forêts ont besoin de propriétaires ?

Les arbres et les forêts se portent mieux en n’étant pas laissés à l’abandon, c'est pourquoi il faut des propriétaires et des forestiers.

Pourquoi les arbres et les forêts ont besoin de propriétaires ?

« La nature est à tout le monde et nul ne devrait se l’approprier ». Nous entendons souvent cette rengaine. Vraiment, la nature ne devrait appartenir à personne ? Nous pensons, au contraire, qu’en vue du bien commun, la nature doit avoir un propriétaire. Nous croyons fermement que les arbres et les forêts se portent mieux en n’étant pas laissés à l’abandon et nous allons vous en donner les raisons.

Il faut des ouvriers pour la moisson

A qui reviennent les fruits de la terre sinon à ceux qui sont capables de les y faire lever ? Bien entendu, la nature appartient à tous, tant que nous demeurons dans le monde des idées. Mais cela n’empêche pas que les Etats soient concrètement possesseurs des sous-sols et des mers, ainsi que d’une grande partie des terres, à l’exception de celles qui ont des propriétaires privés. Le fait qu’une municipalité entretienne les espaces n’interdit à personne d’y marcher, bien au contraire, c’est justement fait pour cela. Ce n’est donc pas parce que nous possédons une forêt que nous empêcherions le reste de l’humanité de jouir de son spectacle ou de s’y promener. Posséder une forêt n’est pas un vice, c’est un exercice qui nous engage et nous oblige. C’est parce que nous achetons une terre ou un bois que nous nous sentons tenus de l’entretenir et de lui faire porter du fruit. Un terrain vague n’a jamais rien donné, à l’inverse d’une forêt domaniale ou privée.

La tragédie des communs

De même que l'agriculteur fait fructifier la terre qui lui appartient pour en retirer du fruit qui nourrira la communauté, le propriétaire forestier a pour tâche d’entretenir ses bois et pour intérêt que sa forêt soit belle, vivante et accueillante. S’opposer à toute possession des forêts, c’est vouloir que celles-ci retournent à une situation qui laisse toujours libre cours à la loi du plus fort. C’est ce que le biologiste Garrett Hardin a nommé « la tragédie des communs ». Lorsqu’un pré n’appartient à personne, tous les bergers veulent y faire paître leurs bêtes. Rapidement, c’est le plus pressé, le moins scrupuleux, le plus malin ou le plus fort qui fera paître ses bêtes au détriment des autres. Et, malheureusement, au détriment du pré qui, brouté tant et plus, finira par ne plus rien donner. Ce que nous partageons en commun, dans l’humanité, est ce qui ne peut être ôté au voisin : l’oxygène, la lumière, la pluie, le chant des oiseaux...

Posséder une forêt, c'est en prendre soin

Il faut le redire, dès qu’il s’agit d’une ressource limitée et qui nécessite un entretien en plus d’un usage, la loi du plus fort se réinstalle. C’est pourquoi l’Etat possède une grande partie des terres de France et y fait régner la loi, afin d’en distribuer les richesses de la manière le plus équitable possible. Il existe aussi des forêts privées, que les propriétaires ont tout intérêt à gérer au mieux, dans leur intérêt propre et dans celui de leurs semblables. Le meilleur moyen de conserver des forêts en bon état, c’est d’en prendre soin, donc qu’elles appartiennent à quelqu’un. Qui donc prendrait soin d’une forêt qui ne lui appartient pas et dont un autre pourrait en toute impunité récolter les fruits ? Si les forêts n’étaient à personne, il y a fort à parier que chacun viendrait avec sa scie y couper son bois dans le plus total désordre, et le premier arrivé étant le premier servi, on verrait des troncs séculaires abattus à l’emporte-pièce pour être vendus n’importe où, à n’importe quel prix.

Dans L’homme qui plantait des arbres, Giono raconte l’histoire d’un homme qui a planté des forêts sans demander à personne, pendant des décennies, mais quand les forêts ont poussé, quand elles furent belles, l’Etat s’empressa de les posséder et d’en prendre soin, de crainte que quelqu’un abîme cette richesse qu’il a cru lui être donnée par la nature. On peut posséder une forêt pour le bien de l’humanité, c’est même à cette seule condition que les forêts prennent de l’essor.

 

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