5 déc. 2018
Nouvelle-Aquitaine : la région mise sur le bois
En Nouvelle-Aquitaine, la forêt est une filière à fort potentiel, mais qui demande à être modernisée. C’est à quoi s’attelle la région, consciente de la richesse économiq
En Nouvelle-Aquitaine, la forêt est une filière à fort potentiel, mais qui demande à être modernisée. C’est à quoi s’attelle la région, consciente de la richesse économique et écologique de ses vastes forêts.
La forêt couvre près de trois millions d’hectares en Nouvelle-Aquitaine, ce qui en fait la région la plus boisée de France métropolitaine. La filière bois est extrêmement compétitive pour la région, représentant un chiffre d’affaires de dix milliards d’euros et générant 50 000 emplois. Un programme régional de la forêt et du bois a été mis en place dans le but « de placer la forêt au cœur des territoires, de développer les marchés du bois en augmentant la ressource pour répondre aux besoins des marchés, que ce soit sur du bois d'œuvre ou pour l'industrie ou l'énergie. »
Dans cette région, la forêt appartient dans sa majorité à des propriétaires privés (92%), elle est peuplée d’essences très diverses et gérée de manière durable. « Plus d'un million d'hectares sont sous document de gestion durable dont un peu plus de 7 Mm3 de bois récoltés issus de forêts certifiées », relate le magazine d’information Aqui.fr.
Plan d’action
Financé dans le cadre du plan Etat/Région, le programme régional Forêt Bois est établi pour dix ans. Parmi ses priorités figure le renouvellement des forêts en adéquation avec la demande de bois sur le marché. Il est aussi prévu d’améliorer la compétitivité de la filière et de s’inscrire dans une gestion durable de la forêt, l’objectif affiché étant « d'augmenter de 25 % les surfaces forestières sous document du gestion durable. » L’Etat a demandé à la région de mettre en place « un service commun de valorisation bois et territoires à l’échelon régional ».
L’un des premiers impératifs est de préserver les surfaces forestières pour qu’elles ne soient pas urbanisées. Pour cela, il faut absolument valoriser les ressources. La deuxième action importante est d’apporter des conseils avisés aux propriétaires de forêt individuels, notamment en ce qui concerne la gestion des ressources. Enfin, la région met en avant une aide au développement, prenant en compte les marchés futurs, « intégrant le changement climatique et […] veillant à la préservation de la biodiversité. »
« D'ici 2027, le plan régional prévoit de mobiliser par exemple des feuillus supplémentaires : 270 000 m3 pour le bois d'œuvre et 660 000 m3 pour l'énergie ou l'industrie. » C’est pourquoi Didier Vialle, conseiller forestier à la chambre d'agriculture de la Corrèze, estime que le rôle de conseil de la région est essentiel en ce qui concerne la gestion des surfaces forestières. Rappelant que la plupart sont de petits propriétaires forestiers dont les surfaces sont de quatre hectares en moyenne, il précise qu’ils n’ont pas toujours conscience du potentiel de leurs bois. Aussi faut-il commencer par un diagnostic. L’information est essentielle, dans ce domaine.
En Corrèze, le Douglas représente une filière d’avenir. Cette essence est encore relativement jeune sur le marché et gagne chaque année des parts de marché. Sabrina Pédrono, déléguée générale de France Douglas, estime que la ressource arrive aujourd’hui à maturité et que d’ici à 2040, la production sera multipliée par 2,5.