10 déc. 2020

Le houx royal de Tasmanie est-il l’arbre le plus âgé du monde ?

Le houx royal de Tasmanie peut être le plus vieil arbre du monde, mais il se dispute la première place du podium avec la colonie de peupliers faux-tremble de l’Utah.

Le houx royal de Tasmanie est-il l’arbre le plus âgé du monde ?

Entre Pando, la colonie de peupliers faux-tremble de l’Utah et le houx royal de Tasmanie, le débat n’est pas encore tranché. Chose certaine, dans un cas comme dans l’autre, le génotype des individus est le même et n’aurait pas connu de croisement depuis des dizaines de milliers d’années. Seulement, dater avec précision la naissance du premier individu dont procèdent les clones que nous connaissons aujourd’hui n’est pas travail aisé.

Houx royal de Tasmanie : plus vieille plante connue ?

“Le plus vieil arbre que l'on ait identifié pour l'instant, le houx royal de Tasmanie, a 43 000 ans. Sa graine initiale aurait germé au Pléistocène, au moment de la coexistence entre Neandertal et l'homme moderne. Le premier arbre sorti de la graine est mort depuis longtemps, mais la plante, elle, ne meurt pas, plusieurs centaines de troncs se succèdent sur 1 200 mètres”, expliquait Francis Hallé à Télérama. Oui, mais cela, c’était en 2008. 
Aujourd’hui, Pando, la colonie de peupliers faux-tremble des Etats-Unis vient nettement rajeunir notre houx royal de Tasmanie, si l’on en croit les quelque 80 000 printemps qui lui sont attribués. Seulement cet âge n’a pas été confirmé par les scientifiques. Intéressons-nous donc à ce petit buisson de houx endémique de l’extrême sud-ouest de la Tasmanie. 
Lomatia tasmanica est un arbrisseau de la famille des Proteaceae. Cette plante à feuilles vert brillant et à fleurs rose-rouge ne produit ni fruit ni graine, peut vivre 300 ans, et se reproduit donc uniquement par multiplication végétative, c’est-à-dire par bouturage ou marcottage naturel. C’est ainsi que les plantes que l’on connaît aujourd’hui sont génétiquement identiques à celles qui se sont installées là il y a 43 600 ans, mais peut-être même trois fois plus longtemps. 

Petite histoire du houx royal de Tasmanie

En 1937, alors qu’il cherche de l’étain dans la zone de nature sauvage de Tasmanie, l'explorateur Charles Denison King découvre cette plante. Au cours des années 1960, il envoie au Tasmanian Herbarium des spécimens de l’arbrisseau pour une identification, et c’est alors que cette variété de houx hérite de l’épithète royal (King en anglais), en l’honneur de son découvreur. Le groupe d’arbres qui fut découvert en 1937 n’existe plus aujourd’hui et il ne reste que quelque 500 plants couvrant une bande d’environ 1,2 km, qu’un incendie peut réduire à l’état de cendre à tout moment. 
Pourtant, si l’on y réfléchit bien, ce petit buisson de houx royal de Tasmanie pourrait ne jamais mourir, si les conditions météorologiques lui étaient favorables et qu’aucune catastrophe écologique n’était à déplorer. 
Continuons donc de préserver la nature, si nous voulons que nos enfants et petits-enfants puissent faire, après nous, semblables merveilleuses découvertes qui nous font remonter très loin, au profond de la préhistoire. Les arbres sont les gardiens de la Terre et la mémoire de l’Histoire, traitons-les avec respect.
 

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