29 avr. 2019
Mundiya Kepanga : un chef papou contre la déforestation
La déforestation se poursuit en Papouasie Nouvelle-Guinée, où le bois est souvent vendu illégalement et remplacé par des palmiers à huile. Au détriment de la biodiversité
La déforestation se poursuit en Papouasie Nouvelle-Guinée, où le bois est souvent vendu illégalement et remplacé par des palmiers à huile. Au détriment de la biodiversité et des forêts primaires, si importantes pour le climat mondial. Un chef papou est monté au créneau. Il vient en France sonner l’alerte.
Selon France Info, « on estime qu’entre 1990 et 2010, 8,7 millions d'hectares de forêt auraient été brûlés en Indonésie, en Malaisie, et en Papouasie-Nouvelle-Guinée au profit de l’exploitation de l’huile de palme. » Et cela n’est pas fini, malgré les engagements des uns et des autres.
S.O.S. forêts en péril !
Le chef papou Mundiya Kepanga lance un appel à l'aide. Ce chef de la tribu des Hulis, qui se présente lui-même comme « un primitif qui ne sait ni lire ni écrire », parcourt le monde. En avril, il était en France. Son engagement en faveur de la nature est à la fois personnel et traditionnel. « Sa tribu considère que les hommes sont les frères des arbres, son père lui a appris à en planter et il l’apprend à ses enfants », a expliqué le photographe et réalisateur Marc Dozier.
Frères des arbres
Ensemble, ils ont réalisé un film intitulé Frères des arbres : l’appel d’un chef papou, qui a remporté en janvier 2019 le prix du « Greenpeace Film Festival », décerné par le public. « Chronique de l’engagement du chef Mundiya Kepanga, comme nous l’apprend le site We demain, le film se veut aussi une ode à la préservation de la forêt et l’acceptation de la différence. »
L’engagement du chef papou n’est pas récent. En 2001, Marc Dozier l’avait déjà rencontré et ils avaient réalisé un premier film ensemble.
Un hymne à ses ancêtres
« Mon film parle de mes ancêtres », a expliqué Mundiya Kepanga dans une interview. Il raconte que selon une légende de son peuple, un jour viendraient des hommes d’une autre couleur de peau, à qui ils pourraient donner leur amitié mais pas le feu. Le feu qu’ils ont donné – l’erreur que son peuple a commise – estime-t-il, c’est le gaz naturel.
Un combat à mener contre la déforestation
Aujourd’hui, estime le chef papou, la sécheresse s’attaque à son pays et commence à brûler la forêt primaire. C’est un cercle vicieux : moins il y a de forêt, moins il y a d’humidité et de pluie, plus la forêt meurt. « Les anciens pleurent quand ils voient ça », explique-t-il.
Il a toutefois obtenu de son gouvernement l’abrogation d’une loi sur la déforestation et les compagnies forestières sont passées de 300 à 30. Les enfants de Mundiya Kepanga peuvent être fier de son combat. Même s’il dit qu’il le doit à ses ancêtres.