29 oct. 2019

La France a très mal à sa biodiversité

Le dernier rapport du ministère de la Transition écologique n’est guère rassurant. Jeudi 24 octobre 2019, comme tous les quatre ans, le ministère a rendu public son rappo

La France a très mal à sa biodiversité

Le dernier rapport du ministère de la Transition écologique n’est guère rassurant. Jeudi 24 octobre 2019, comme tous les quatre ans, le ministère a rendu public son rapport sur l’état de l’environnement en France, et le bilan n’est pas bon. Pollution de l’air et des sous-sols, perte de la biodiversité, dépassement des rejets de CO2 : nous sommes encore loin des objectifs visés.

A en juger par le rapport ministériel, l’état de l’environnement en France n’est pas bon et aurait même plutôt tendance à se dégrader qu’à s’améliorer. Si l’air est globalement plus respirable dans l’Hexagone, ce n’est pas le cas dans les grandes villes. Outre cela, la qualité des eaux souterraines se dégrade, la biodiversité s’amenuise, les températures sont en hausse et les émissions de CO2 encore beaucoup trop élevées.

Diminution trop faible des émissions de gaz à effet de serre

Entre 1990 et 2017, les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont diminué de 18%. Toutefois, estime le rapport, la trajectoire de la baisse est « encore éloignée de celle qui permettrait de respecter les objectifs de l'accord de Paris sans ruptures des modes de vie ». La cause de cette diminution encore beaucoup trop faible, ce sont les bâtiments et les transports dont la consommation d’énergie peine à diminuer.

Par ailleurs, si les rejets de la plupart des polluants sont en recul (l’oxyde d’azote rejeté dans l’air a par exemple diminué de 49% entre 2000 et 2017), ce n’est pas le cas partout et le rapport souligne le fait que « chaque année, plusieurs agglomérations font face à des dépassements des seuils réglementaires de protection de la santé humaine ». De son côté, la Cour de justice européenne estime que la France a dépassé « de manière systématique et persistante » le seuil limite de dioxyde d'azote depuis 2010.

Eaux souterraines en péril

La qualité des eaux s’améliore indéniablement en surface, dans les lacs et les rivières, mais pas dans les sous-sols où sont pourtant prélevés 66% des volumes d’eau potable. « Depuis 2000, environ 2.400 captages ont été abandonnés sur près de 22.000 », explique ainsi le ministère. Les rejets de nitrates sont la première cause de pollution des eaux souterraines, avant la mircobiologie et les pesticides, dont on voit que les courbes ne font que grimper depuis le début des années 2000, tout comme la température moyenne de la France n’a de cesse d’augmenter depuis 1990.

Biodiversité en danger

La dégradation de l’environnement se lit indéniablement dans la destruction progressive de la biodiversité de la métropole française et de ses territoires d’Outre-mer. Ce sont ainsi 18% des espèces que les scientifiques ont évaluées qui sont éteintes ou menacées. Outre-mer, où la biodiversité est la plus riche, 39% des espèces animales et végétales sont menacées. Les oiseaux sont particulièrement touchés par cette hécatombe. En métropole, les populations d'oiseaux communs sont en grand danger. Les hirondelles ont ainsi perdu 22% de leur population entre 1989 et 2017. Par l’artificialisation des sols, les écosystèmes se réduisent et se dégradent et seuls 20% des habitats naturels d’intérêt communautaire sont encore dans un état de conservation « favorable ». Les habitats les plus endommagés sont les dunes, les tourbières, et plus largement, tous les milieux humides. Seuls 10% d’entre eux respectent encore le niveau édicté par la directive européenne Habitats-Faune-Flore. Pour ce qui est des milieux forestiers, les populations d’oiseaux communs ont été réduites de 3% entre 1989 et 2017, ce qui est dix fois moins que les espèces de milieux bâtis (-30%) et des milieux agricoles (-33%) !

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La France dépasse ainsi la majorité des neuf seuils de comparaison établis pour la première fois dans ce rapport. Chaque année, les habitants de l’Hexagone relâchent en moyenne 4,9 tonnes de CO2 dans l’atmosphère, ce qui est au-dessus de la moyenne mondiale qui s’établit à 4,8 tonnes et très au-delà de l’objectif fixé aux alentours de 2 tonnes par an depuis 2018, afin de maintenir la hausse des températures au-dessous des 2°C sur Terre.

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