1 mars 2019
Quand les arbres nomment les lieux et les hommes 2/2
Nous devons à la langue gauloise de nombreux noms de lieux, d'arbres et de familles.
On considère que les noms de famille se sont imposés aux alentours du XIIe siècle en France. La plupart proviennent des métiers exercés, de sobriquets ou de l’origine géographique de la famille. Or, les arbres ont une importance cruciale dans le nom des lieux et des pays. Promenons-nous dans les noms ; promenons-nous dans les arbres.
L’apport du Gaulois à la langue française tient essentiellement à la géographie, au nom des cours d’eau, des collines, des forêts, des lieux de culte. Si la langue latine l’a emporté sur les langues franque et celtique, c’est grâce à l’apport rationnel et technique qu’elle a hérité du grec. Mais un nombre non négligeable de mots d’origine gauloise transpire dans notre langue et s’exprime généralement dans le domaine du mythe, de la nature. Aux Latins la raison, aux Celtes le rêve et la matière poétique. Ainsi, beaucoup de noms de lieux et de famille dérivent de noms d’arbres, parmi ceux qui peuplaient le territoire français il y a plus de deux mille ans.
Le frêne
Issu du latin fraxinus, il est également à l’origine de nombreux patronymes : Fresnay, Frenoy, Fresnoy, Dufrêne, Fressonnet, Fressinnet, Dufraisse, Frassati… et encore de toponymes : Fresnée, Fraisse, Fresnes, Frasseto.
Onno, en Gaulois, dont la racine indo-européenne donne le terme latin ornus – l’orne étant une variété de frêne – a donné Onay, commune de Haute-Saône ou Saint-Laurent-d’Onay dans la Drôme et encore Aunat dans l’Aude.
L’aulne
Son nom vient du gaulois uerno et du latin alnus, tandis que le francique employait le mot alisa. Dans certaines régions, il a donné verne ou vergne. Ainsi retrouve-t-on son étymologie dans différents noms de localités : Verneuil, Verneil, Vernejoul, Vernou, Vernon, Verdouble, Vernazobre, Vernoubre, Vernobre.
Les noms de famille Vergne, Duverne, Duverneuil… en procèdent. De la même façon, l’aune est une ancienne unité de mesure signifiant « bâton long d'une aune servant à mesurer ».
Le saule
Salico en gaulois, salix en latin, il a donné les dérivés Saulges en Mayenne, Saugues en Haute-Loire et de nombreux Saulx, Saulce, Saussaie. La saussaie, tout comme la saulaie, est le lieu où poussent les saules. On trouve encore des villes nommées Saussay, Saussaye, Sauchay, Saulchoy…
Le châtaignier
Les Latins utilisaient le mot castanea pour désigner l’arbre aussi bien que le fruit. De nombreux toponymes rappellent l'existence d'un castaneus (châtaignier) ou d'une ancienne castanetum, c'est-à-dire d'une châtaigneraie : La Châtaigneraie, Chatenois, Chatenay-Mâcheron, Catenay, Castagnède, Quistinic…
Le chanvre
Les Gaulois produisaient et exportaient du chanvre, dont le nom subsiste dans les noms Chennevières et Canebière.