28 juin 2020
Lettre ouverte aux 150 citoyens de la Convention pour le climat
EcoTree, société spécialisée dans la valorisation écologique et économique de la forêt et de la bidodiversité, écrit à la Convention pour le climat.
En octobre 2019, 150 citoyens tirés au sort et constitués en assemblée, étaient invités à formuler des propositions pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce lundi 29 juin 2020, la Convention sera reçue par Emmanuel Macron pour entendre l'exposé et communiquer ses réponses. EcoTree, société spécialisée dans la valorisation écologique et économique de la forêt, a tenu à s’adresser à eux.
Les propositions de votre convention mettent en exergue l’expression d’une préoccupation majeure des Français pour l’avenir de la planète. Il faut s’en réjouir et saluer le formidable travail qui a été le vôtre durant ces derniers mois.
Parmi les nombreuses mesures que vous avez établies, vous avez su rappeler le bon sens au souvenir de nos dirigeants ! Comment ne pas souscrire à la volonté d’une consommation plus sobre, plus vertueuse et à la limitation de l’inflation publicitaire. Que n’a-t-on imaginé auparavant des villes végétalisées, rénovées et moins polluantes ? Fallait-il attendre la raison citoyenne pour convenir qu’il faut rationaliser le déplacement personnel et transporter autrement les marchandises ? Bien sûr, il faut réinventer un système alimentaire durable, accessible à tous et retrouver le bon goût des choses d’antan. Travailler et produire différemment s’impose d’autant plus que nous venons de traverser une crise sans précédent et que l’essentiel est revenu en grâce, au détriment du superflu, ce dont nous ne pouvons que nous féliciter.
Mais l’installation d’une véritable conscience écologique dans le corps social français ne doit pas passer par une démarche punitive et contraignante. Le bon sens n’est jamais une contrainte mais un hommage à l’authenticité. S’il fallait le dire autrement et paraphraser le Président Pompidou, l’écologie ne doit pas emmerder les Français. Et il n’y a d’ailleurs aucune raison qu’elle les emmerde puisque personne ne peut être intrinsèquement contre la préservation de notre écosystème. Alors pourquoi vouloir limiter la vitesse sur l’autoroute quand tant d’autres actions auraient un impact environnemental bien plus pertinent ? Alors pourquoi vouloir inscrire dans la Constitution le crime « d’écocide », juridiquement flou, qui limite les libertés individuelles à la responsabilité environnementale, et alors même que nous avons déjà, dans notre arsenal juridique, de quoi faire respecter la nature et punir ceux qui lui porteraient atteinte sans vergogne ? Aujourd’hui, c’est à l’échelon européen qu’il est nécessaire d’agir. Modifier la Constitution de la Cinquième République est un jeu dangereux qui risque par ailleurs d’avoir peu d’effet réel. Il est temps de prendre des décisions concertées au niveau de l’Union Européenne, car la France seule ne pourra pas endiguer le réchauffement climatique ni les atteintes portées à la biodiversité et aux écosystèmes qu’il est urgent de protéger, et de réhabiliter.
Vous n’êtes pas sans savoir que de précédentes mesures sur la réduction de la vitesse à 80 km/h et la taxe carbone ont provoqué le mouvement des gilets jaunes. Il n’est pas question de faire peser la transition écologique sur les plus faibles et les plus précaires, et il y a fort à parier que ce genre de mesures, qui touchent principalement les habitants de la “France périphérique”, seront contre-productives et très mal supportées. L’écologie doit aller de pair avec un esprit de justice sociale, car elle prend en compte l’ensemble du monde vivant et ne peut léser certaines personnes, souvent celles dont la vie est la plus précaire, même au profit des meilleures causes.
Nous devons donc absolument éviter de mettre en place une écologie punitive. C’est ce qui a trop souvent été fait, et qui accouche, la plupart du temps, de l’effet inverse de celui escompté. Nous avons créé EcoTree précisément pour cette raison : afin de récompenser la contribution écologique, plutôt que de punir les “mauvaises actions”. C’est ce que font, depuis bien des années, certains pays du Nord de l’Europe, comme le Danemark, et dont les effets sont tout à fait positifs et visibles. Encourageons l’investissement dans une industrie et une économie verte ! Donnons aux Français et aux Européens les moyens de réaliser la transition écologique que nous appelons de nos voeux ! Participons tous ensemble à l’entretien des forêts qui sont le premier puits de carbone terrestre. Préférons, lorsque cela est possible, le train plutôt que l’avion. Donnons-nous les moyens de faire proprement le tri des déchets, de nous nourrir d’aliments sains, produits dans le respect de la nature, de la terre à l’assiette ! Isolons mieux les logements ! Participons activement à la limitation de l’impact carbone, au stockage du CO2 et à la protection de la vie terrestre dans son ensemble !
Les Français et les Européens n’attendent que cela et ne souhaitent pas qu’on les punisse comme des enfants. Parce que ce qui se fait de bon coeur a toujours plus de valeur et de portée que ce que l’on fait à contrecoeur.