26 sept. 2018
Feux de forêt : un été particulièrement clément
Après deux années particulièrement dévastatrices pour les forêts de France, l’été 2018 s’achève sur un bilan beaucoup plus léger. 2018 est même en passe de devenir l’anné
Après deux années particulièrement dévastatrices pour les forêts de France, l’été 2018 s’achève sur un bilan beaucoup plus léger. 2018 est même en passe de devenir l’année la plus faible en matière d’incendies depuis quarante ans ?
Quelques chiffres
Au 24 septembre 2018, la base de données officielle de l’Etat pour les incendies de forêt (Prométhée) comptabilisait 730 départs de feux depuis le premier janvier 2018 pour une surface de 2506 ha partis en fumée. Ces chiffres concernent la zone référencée par Prométhée, soit quinze départements des quatre régions méridionales que sont la Corse, la région PACA, l’ancienne région Languedoc-Roussillon et l’ancienne région Rhône-Alpes. Les chiffres sont à comparer à ceux des années précédentes. Si cette année, nous ne comptons que 730 départs de feux, il en avait été comptabilisé 2321 en 2017, soit trois fois plus. Les 2506 hectares de forêts brûlés en 2018 sont presque huit fois moindres que les 19693 hectares de l’année passée. Il faut dire que l’été 2017 avait été particulièrement ravageur sur le pourtour de la Méditerranée. Toutefois, l’été 2018 a été notablement préservé, sachant que la surface moyenne d'hectares de forêt brûlés entre 2013 et 2017 est de 8197 pour 1693 départs de feu.
Si les quatre régions concernées ont été largement épargnées cet été, c’est plus spectaculaire encore pour ce qui concerne la région PACA où seulement 158 hectares de forêt ont brûlé contre 8475 en 2017, soit 53 fois moins.
Les raisons
Ce sont bien entendu les fortes précipitations du printemps et du début de l’été qui sont l’une des premières causes de la préservation des forêts dans le Sud de la France, mais pas seulement. Le Sdis 84 (Vaucluse) estime qu’il faut que les trois « 30 » soient réunis pour que le risque d’incendie soit maximal, ce qui a été rare cet été. Les trois « 30 », ce sont : une température supérieure à 30°C, des vents à plus de 30 km/h et un taux d’humidité inférieur à 30 %. Or, cet été, il y a eu très peu d’épisodes de mistral à plus de 30 km/h et l’hydrométrie a été très bonne. L’excédent pluviométrique a été de 40% en région PACA par rapport à l’année précédente, l’hiver ayant déjà été 25% plus arrosé que le précédent. Puis, quelques orages puissants sont venus inonder la région au cours de l’été, c’est ainsi qu’il est tombé, par exemple, 47 mm de pluie à Marignane en une journée, soit l'équivalent d'un mois et demi de précipitations.
L’anticyclone des Açores, qui est habituellement très présent sur l’arc méditerranéen au cours de l’été, s’est renforcé cette année sur le nord de l’Europe, portant les fortes chaleurs sur le nord de la France et de l’Europe et préservant le Sud, jusqu’au Maghreb.
Enfin, il faut prendre en considération les campagnes de prévention qui ont été menées tout l’été en direction du public et l’attention que les Français portent de plus en plus à ces questions.
Restons vigilants
Il n’est pourtant pas encore question de baisser la garde, car la pluie a été rare ces dernières semaines et le mistral s’est réveillé, allumant quelques incendies dans l’Hérault et dans les Bouches-du-Rhône en ce début de semaine. Puis, si le sud de la France a été particulièrement épargné, d’autres régions n’ont pas connu le même sort, c’est ainsi qu’au début du mois le Lot a connu l’incendie le plus ravageur de ces vingt dernières années, 150 hectares étant partis en fumée.