Comprendre le lien entre entreprises et biodiversité

1- Les entreprises, dépendantes des services écosystémiques

La biodiversité joue un rôle crucial dans nos sociétés : elle offre des ressources et des services - appelés services ou fonctions écosystémiques - qui constituent les fondements de notre existence et de notre économie. Aujourd’hui, on estime que 55% du PIB mondial dépend directement de la biodiversité.

Les différents services rendus par la biodiversité aux entreprises :

• Les services d’approvisionnement, indispensables aux entreprises et à leurs collaborateurs. Exemples : alimentation et eau nécessaires aux collaborateurs, eau nécessaire à certains procédés industriels, bois pour la construction des bureaux, des bâtiments ou pour de nombreux produits vendus, nombreuses sources d’énergie indispensables pour les activités, etc.

• Les services de régulation, indispensables à la résilience des entreprises. Exemples : atténuation du dérèglement climatique grâce aux plantes, filtration de l’air et de l’eau, protection contre les aléas climatiques en évitant notamment les inondations, maintien du sol permettant aux entreprises de s’implanter, etc.

• Les services culturels/immatériels, source du chiffre d’affaires de nombreuses entreprises. Exemples : développement des activités liées au tourisme, à l’hôtellerie/restauration, aux loisirs, aux arts et à la culture, proposition de sources d’inspiration, etc.

2 - L’effondrement de la biodiversité, un défi majeur

La biodiversité est en danger, mettant ainsi en péril les services écosystémiques qu’elle nous offre.

Qualifiée de 6ème extinction de masse, l’érosion de la biodiversité est 100 fois plus rapide que les précédentes extinctions massives. Les chiffres sont alarmants : 75% de la surface terrestre est altérée de manière significative par les activités humaines, et plus de 85% de la surface des zones humides a disparu.

L’effondrement de la biodiversité s’explique par cinq pressions exercées par les États, les citoyens mais aussi les entreprises :

• La destruction des habitats, notamment induite par le changement d’usage des terres et des mers. Exemples : l’urbanisation, l’accroissement des terres agricoles, l’implantation de nouvelles usines ou infrastructures, etc.
• La surexploitation des ressources. Exemples : l’agriculture intensive, la surpêche, l’exploitation forestière et minière, etc.
• Le changement climatique. Exemples : émissions de CO2, de méthane, etc.
• Les pollutions générées par les activités agricoles, minières ou industrielles, le rejet de substances dangereuses. Exemples : pollution de l'eau, du sol, de l'air, pollution plastique, pollution chimique, pollution sonore, pollution lumineuse, etc.
• Les espèces exotiques envahissantes. Exemples : Achats générés par le commerce international, le transport, l’aménagement, etc.

Ces pressions altèrent fortement les services écosystémiques (services de régulation, d’approvisionnement, culturels). Leur altération affecte d’ores et déjà les entreprises : on estime que les services écosystémiques représentent une valeur de 125 à 145 milliards $ US, soit plus d’une fois et demi le montant du PIB mondial. Entre 1997 et 2011, on estime que la perte de services écosystémiques associée aux modifications de l’occupation des sols représente 4 000 à 20 000 milliards de dollars américains par an.

Cet article est un extrait de notre guide “Comment choisir des crédits carbone de qualité ?”