Forêt de Ruillé

La forêt de Ruillé, située dans le département de la Sarthe, s’élève à proximité de l'église romane Saint-Pierre-et-Saint-Paul (XIIe siècle) et du magnifique Manoir de l'Aurière, non loin des sources ferrugineuses qui ont fait la renommée de la commune, aussi connue pour son cru des « Jasnières ». Elle est majoritairement composée de chênes pédonculés et de châtaigniers, mais on y rencontre encore des hêtres et des charmes. Le ruisseau de Dauvers la borde à l’ouest. Des vignes et grottes troglodytes l’entourent en contre-bas. Le GR 35 traverse sa partie sud.
Ce territoire bordé par le Loir, riche de vignobles et de coteaux calcaires pourvoyeurs de tuffeau qui fait le prestige des falaises de Saumur et de Bourré, déploie des qualités exceptionnelles et s’offre à la nature comme un véritable écrin d’épanouissement. D’un point de vue géologique, 75% de la forêt pousse sur des formations détritiques continentales d'âge imprécis. Le contour de la forêt est composé de perrons et grès ladères indifférenciés formés aux dépens des altérites de sables, argiles et graviers tertiaires, des tuffeaux, des craies à silex, des sables et grès cénomaniens. La pluviométrie y est suffisante (≈730 mm/an).

Depuis notre rachat, nous avons procédé à des opérations de balivage au sein des peuplements de chênes et de châtaigniers. Cette opération forestière consiste à sélectionner et individualiser les plus beaux arbres, afin de favoriser leur croissance et les aider à atteindre leur plein potentiel.
Il reste encore environ 1/3 de la surface à parcourir pour parachever ce travail de sélection. La phase de conversion du taillis simple vers la futaie irrégulière, telle qu'inscrits dans le document de gestion, est en cours.

La forêt de Ruillé abrite une grande biodiversité que nous nous attachons à préserver et enrichir. Elle possède ainsi une mare forestière, une grotte et se trouve à la bordure d’un vignoble, tous éléments propices à une belle diversité faunistique et floristique. Nous avons réalisé un Indice de Biodiversité Potentiel et marqué plusieurs arbres-habitats pour la faune.
Les inventaires ornithologiques nous ont permis d'identifir dix-huit espèces dont une (le pouillot siffleur) présente un fort enjeu de conservation. Un inventaire de chiroptères a également été fait par nos soins et nous prévoyons de demander la labellisation Territoire Faune Sauvage pour cette forêt qui est un point d’écoute du programme de Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) conçu par le Muséum national d’Histoire naturelle, la Ligue de Protection des Oiseaux et l’Office français de la Biodiversité pour évaluer les variations spatiales et temporelles de l’abondance des populations nicheuses d’oiseaux communs.
La riche biodiversité floristique de la forêt accueille de nombreuses espèces parmi lesquelles : houx, aubépine, lierre grimpant, fraise des bois, fragon, polypode vulgaire, euphorbe douce, noisetier, alisier torminal, érable champêtre…
Enfin, beaucoup de gros blocs de roches de grand diamètre, des souches, du bois mort au sol (10 à 15/20 cm de diamètre), des chablis, des arbres morts sur pied (10 à 15 cm de diamètre) et de nombreux micro-habitats accueillant notamment des pics ont été relevés.